La Russie va baisser sa production pétrolière

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Sans surprise, la Russie n'a pas réussi à persuader l'Arabie saoudite de réduire même symboliquement les quotas de production pétrolière lors d'une rencontre à Vienne, à deux jours du sommet de l'Opep, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Sans surprise, la Russie n'a pas réussi à persuader l'Arabie saoudite de réduire même symboliquement les quotas de production pétrolière lors d'une rencontre à Vienne, à deux jours du sommet de l'Opep, écrit mercredi le quotidien Kommersant.

Les consultations, en présence de représentants du Venezuela et du Mexique, n'ont débouché que sur des déclarations communes sur la nécessité de poursuivre les contacts. Dans ces conditions, le président de Rosneft Igor Setchine a reconnu pour la première fois que la production de la compagnie avait chuté d'environ 1,2 million de tonnes par an et que la Russie pourrait prendre des mesures pour la réduire davantage, indépendamment des positions de l'Opep.

Selon le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Rafael Ramirez, organisateur de la réunion, toutes les parties ont reconnu que le cours du pétrole actuel ne leur convenait pas, sans pour autant pouvoir tomber d'accord sur une réduction de la production. Le chef de la délégation russe, le ministre de l’Énergie Alexandre Novak, a précisé que le prix actuel du baril de 80 dollars "ne nécessitait pas de mesures urgentes" et que les parties ne l'estimaient pas critique. Au final, les participants à la réunion ont seulement décidé de "maintenir le contact" et de "se réunir à nouveau dans trois mois". Après cette réunion, le baril de Brent a perdu 1% pour descendre à 79 dollars.

Selon les experts interrogés, le Venezuela n'avait de toute façon pas l'intention de réduire sa production, qui a déjà sérieusement diminué ces dernières années. La production au Mexique baisse également depuis dix ans et la position de l'Arabie saoudite devait être décisive.

Mais Riyad ne s'empresse pas non plus de prendre une décision susceptible de lui faire perdre des parts de marché. Le ministre du Pétrole Ali al-Naïmi, venu à Vienne lundi pour s'entretenir avec les membres de l'Opep, a souligné que ce n'était "pas la première fois" que le marché connaissait "un excès d'offre".

Selon certaines informations, Moscou était prêt à "céder" environ 15 millions de tonnes par an si l'Arabie saoudite assurait la réduction du quota de l'Opep de 1,5 million de barils par jour (75 millions de tonnes par an).

Le président de Rosneft Igor Setchine, présent aux négociations à Vienne, a reconnu hier officiellement que la compagnie avait déjà réduit sa production de 25 000 barils par jour (1,25 million de tonnes annualisés), sans préciser quand cette réduction avait commencé.

En outre, il a également fait allusion à une baisse générale de production pétrolière en Russie malgré l'absence d'entente avec l'Opep.

Valeri Nesterov, de Sberbank Investment Research, souligne que seuls les pays de l'Opep ont une réelle capacité d'influer sur les quotas mondiaux. Il reconnaît que le baril à 80 dollars peut ne pas être critique pour la Russie, mais que cela affectera forcément les plans des compagnies russes, notamment Rosneft.

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