L’UE réticente à l’adhésion de l’Ukraine, ou la force salutaire du pragmatisme

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Le président d’Ukraine réserve un délai de six ans pour les préparatifs du pays à l’adhésion à l’UE. Selon Piotr Porochenko, Kiev réussira à réunir en cette période les conditions qui correspondraient aux critères de l’UE et de l’OTAN.

Les experts estiment ces déclarations plutôt publicitaires. De l’aveu des politiciens européens, l’Europe unie et l’alliance n’ont pas besoin d’une telle Ukraine. Or, ils ne le disent pas à Porochenko.

25 milliards de dollars par an. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a calculé les frais de l’UE pour entretenir un nouveau membre comme l’Ukraine. L’Europe réfléchit maintenant : a-t-elle vraiment besoin d’un tel membre ?

L’UE refusera de dépenser de tels moyens, d’autant plus qu’elle n’a pas encore « digéré » son élargissement précédent, estime le chef du département de la politique internationale du journal hongrois Magyar Nemzet Gabor Stier :

« L’adhésion de l’Ukraine à l’UE n’est qu’un rêve, l’Europe n’y est pas prête. L’UE digère jusqu’à présent les pays admis il y a dix ans. Il n’existe pas de perspective d’intégration de l’Ukraine à l’UE. Qui plus est, la plupart des pays ne voteront pas pour que l’Ukraine devienne en perspective membre de l’UE. »

Les sommes susmentionnées supposent le scénario le plus optimiste pour l’UE. Dans la situation qui s’est créée actuellement dans l’économie ukrainienne, les chiffres sont beaucoup plus importants, dit le directeur du Centre européen d’analyse géopolitique Mateusz Piskorski :

« D’après les estimations, il faut maintenant dépenser près de 60 voire 80 milliards d’euros pour sauver l’économie ukrainienne. De ce fait, il est irréaliste d’engager les pourparlers sur l’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Le ministre allemand des AE Frank-Walter Steinmeier l’a déclaré sans ambages. Il représente, d’ailleurs, le pays qui adopte les décisions politiques et financières dans l’UE. De ce fait, les propos des politiciens ukrainiens concernant l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’UE ne sont que des démarches publicitaires n’ayant rien à voir avec les réalités. »

La force salutaire du pragmatisme est étonnante. L’effet du retour de Bruxelles de l’idéologie aux réalités prescrit le bon sens à l’Europe. Les eurocrates ont même révisé leurs opinions sur la structure intérieure de l’Ukraine. Selon le chef du Conseil européen Herman Van Rompuy, elle a besoin de la décentralisation ou de la fédéralisation. Seule une solution aussi globale permettra, de l’avis de Rompuy, de mettre fin aux opérations armées au Donbass. En ce qui concerne la Russie, selon lui, il est temps d’établir avec elle des relations « correctes ». /N

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