L’OPEP divisée sur la question des quotas de production de pétrole

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Le 27 novembre à sa session de Vienne, l’OPEP a pris la décision de maintenir la production actuelle au niveau de 30 millions de barils/jour en faisant la sourde oreille à la demande de nombreux pays de stopper la chute des prix de l’or noir.

Les cours mondiaux du brut ont chuté de près d’un tiers depuis quelques mois. Le prix moyen de novembre est légèrement au-dessus de 76 dollars, contre près de 108 dollars en juin.

Le prix du pétrole Brent a baissé de 4% en réaction immédiate à la décision de l’OPEP. Le refus de réduire la production fait douter les investisseurs de la capacité réelle de l’OPEP à influer sur les cotations. Dans ce cas, les prix pourraient chuter encore davantage, estime Anna Kokoreva, analyste de la société Alpari :

« Les cours du pétrole peuvent chuter à 60-65 dollars le baril en rapport avec la décision de l’OPEP. C’est une perspective qui peut devenir parfaitement réelle d’ici un à deux mois. »

Une division s’est entre-temps produite au sein du Cartel des producteurs de pétrole. Les pays moins fortunés qui bouclent leurs budgets sans déficit à condition que le baril soit au-dessus des 100 dollars, ont insisté sur la réduction des quotas de production, alors que les monarchies riches du Proche-Orient avec l'Arabie Saoudite en tête voulaient les maintenir au niveau existant.

Ce faisant, elles arguaient du fait que l’OPEP serait intéressée à « serrer les ceintures » pour ralentir les rythmes de production du pétrole de schiste aux États-Unis parce que si les prix tombaient au-dessous de 60 dollars, sa production deviendrait non-rentable. Les experts estiment cependant qu’il s’agit d’un subterfuge du moment qu’on ignore le prix de revient du pétrole de schiste aux États-Unis. De plus, les Américains peuvent toujours recourir au bon vieux moyen éprouvé en faisant marcher la planche à billets. Cela permettra en même temps à Washington de punir les Russes et les Latino-Américains récalcitrants.

De nombreux analystes sont sûrs que la production et l’exportation baisseront naturellement y compris dans le cas des pays de l’OPEP. Les uns seront obligés d’abandonner la production sur le plateau continental et les autres se retireront du marché à cause du prix bas et d’une production non-rentable, tant et si bien que l’équilibre des prix se rétablira à environ 80-90 dollars le baril en l’espace d’une année.

Marcel Salikhov, directeur du département analytique de l’Institut de l’énergie et des finances, estime que les prix du brut devront monter :

« Le baril peut chuter à 77-70 dollars le baril après la décision de l’OPEP mais l’économie mondiale finira par renouer avec la croissance et les prix monteront à 150. »

La Russie a eu une réaction modérée à l’annonce de la décision de l’OPEP. Le ministre des finances a fait remarquer que la politique budgétaire s’adaptait aux nouveaux prix. Selon les experts, les cours de l’or noir sont souvent le moyen et le résultat des manœuvres politiques américaines. Le monde n’a pas oublié comment dans les années 1980 Washington avait précipité les prix mondiaux du pétrole pour déstabiliser l’URSS. Cette tactique ne passera pas avec la Russie qui dispose d’une marge de sécurité solide sous forme de réserves d’or et de devises, et de débouchés garantis dans les pays émergents alliés. /N

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