L'Ukraine indésirable au sein de l’OTAN et de l'UE

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Le nouveau mensonge des autorités de Kiev a définitivement fait long feu cette semaine. Les Européens ont ouvertement déclaré qu’ils ne voulaient pas la voir membre de l’OTAN et de l’UE.

Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier s'est exprimé sans ambages : « Je pense que les relations de partenariat entre l’Ukraine et l’OTAN sont possible mais pas la participation de l’Ukraine aux instances de l’OTAN », a–t-il déclaré dans son interview au Spiegel. Le ministre allemand des Affaires étrangères estime également que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE ne peut pas se faire à long terme parce que, selon lui, la modernisation économique et politique de l’Ukraine est « un projet s'étalant sur plusieurs générations ». « Dès lors, il est inutile de parler aujourd’hui de l’adhésion de l’Ukraine à l’UE même dans une perspective à long terme », a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie française Lorent Fabius avait également désapprouvé la décision de l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN en faisant valoir que les récents agissements de Kiev suscitaient l'inquiétude.

On sait que le 29 août, le gouvernement ukrainien a soumis à la Rada (parlement ukrainien) un projet de loi sur l’abrogation du statut neutre et la reprise de la politique d’adhésion à l’OTAN. Comme l’a déclaré le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, l’objectif que s’assigne Kiev consiste à « obtenir pour l’Ukraine un statut spécial face à l’OTAN ». Mais plus tard, le comité de la sécurité nationale et de la défense de la Rada a recommandé d’accélérer ce processus et soumettre à l'examen du parlement de nouvelle législature  la question de l'abrogation du statut de non-alignement de l’Ukraine.

Victoria Legranova, experte en sécurité internationale, ne voit pas l’Ukraine en qualité de membre de l’OTAN :

« L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN relève à mon avis d’un fantasme. Ce projet se heurte tant à l’opposition des pays européens que des États-Unis qui préconisent actuellement le format de  coopération bilatérale. »

La position catégorique de la Russie a été présentée par le porte-parole du président Poutine Dmitri Peskov dans son interview à la BBC. Il a déclaré que la Russie avait besoin d’une « garantie à 100% qu’aucun pays ne songe à laisser l’Ukraine adhérer à l’OTAN ». Selon Dmitri Peskov, le déploiement progressif des forces de l’Alliance au voisinage des frontières russes inquiète Moscou.

D’ailleurs, il est évident maintenant que personne, exception faite des gouvernants ukrainiens, n’a jamais pris au sérieux la possibilité d’adhésion du pays à l’OTAN.

Les Européens ne veulent pas non plus voir l’Ukraine membre de l’UE. En effet, laisser entrer au sein de l’UE un État perclus d’énormes dettes, entaché de corruption et en pleine guerre, est un plaisir trop coûteux, estime Gabor Stier, observateur politique du Magyar Nemzet.

« L’adhésion de l’Ukraine à l’UE ne peut se faire ni à court ni à moyen terne. Cela reste un rêve auquel l’Europe n’est pas du tout préparée. Il suffit de dire que l’UE peine actuellement à « digérer » les pays qui ont adhéré il y a dix ans. »

Les politiques occidentaux avaient même calculé que l’UE devrait dépenser annuellement 25 milliards d’euros si l’Ukraine devenait membre à part entière de l’UE. Reste à savoir qui paiera la note : l’UE qui ne veut pas ou l’Ukraine qui ne peut pas? T

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