Une table ronde à Paris à l’occasion du centenaire de la Première guerre mondiale

Une table ronde à Paris à l’occasion du centenaire de la Première guerre mondiale
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Le Centre de Russie pour la science et la culture (CRSC) à Paris a abrité une table ronde consacrée au centenaire de la Première Guerre mondiale, au rôle de la Russie dans la guerre et aux relations de ce pays avec ses alliés.

Cette manifestation a rassemblé des historiens russes et français ainsi que des descendants de soldats russes. Ouvrant la table ronde, le directeur général de la maison d’édition ROSSPEN, Andreï Sorokine, s’est félicité de la création d’une filiale de la Société historique de Russie sur la base du CRSC. Les recherches historiques et le souvenir de la Première Guerre mondiale sont particulièrement importants dans le contexte de la situation politique actuelle en Russie et en Europe car de nombreux conflits modernes, notamment le conflit en Ukraine, tirent leurs origines de cette période du début du XX-ème siècle, a-t-il souligné.

L’historienne française Sophie Hasquenoph a évoqué les rapports et les discussions de la table ronde.

Sophie Hasquenoph: Je suis historienne, pas directement spécialiste de la première guerre mondiale, mais j’ai travaillé pour la commémoration du Centenaire de la guerre 14 en France. En réalite c’est la deuxième table ronde que l’on organise à Paris, puisqu’il y avait une première au mois d’avril, qui rassemblait majoritairement des historiens russes, alors que celle-ci, il y avait surtout des historiens français. Alors, il y avait une dizaine d’intervenants, à la fois des intervenants qui ont parlé du renouvellement de l’historiographie, les nouveaux livres qui sont parus sur la question, et puis on a voulu aussi laisser la place des témoignages et en particulier à des descendants de soldats russes qui vivent en France et qui sont remontés sur les traces de leur grands parents ou de leur arrière grands parents à partir de documents, de photos, de documents divers. Donc, ça complétait le regard disons plus traditionnel, que l’on avait jusqu’à présent sur la guerre. Et c’était vraiment intéressant d’avoir ces deux facettes.

LVdlR:Est-cequ’il y a beaucoup d’ouvrages, beaucoup de livres, édités en France, consacrés à la première guerre mondiale et notamment à la Russie?

Sophie Hasquenoph: C’est vrai que le centenaire a permis la multiplication de livres sur la guerre 14, mais jusqu’à présent peu de livres consacrés à la Russie. Je pense que justement de telles tables rondes permettent de remettre à sa juste place l’importance et la place de la Russie dans la guerre et pas seulement pour l’année 1916. Donc, un livre vient de sortir, qui s’intitule « La guerre oubliée», et c’est particulièrement intéressant, parce que c’est vrai que en France, comme en Russie, mais surtout en Russie, on a plus écrit sur la seconde guerre mondiale que sur la première. Et depuis quelques années, quelques mois du fait même du centenaire, mes russes semblent un petit peu redécouvrir la première guerre mondiale, qui a été occultée dans la mémoire collective. Et c’est vraiment une très bonne chose, parce que évidamment la première guerre mondiale déjà il y a malheureusement un insouci à la seconde. Donc, il ne faut pas oublier cette première guerre mondiale, qui a fait 10 millions de morts, et le centenaire était une occasion, est encore aujourd’hui une occasion pour sortir de l’oubli cette première guerre mondiale et souligner le sacrifice de millions de russes, et la mort aussi de beaucoup de civils.

LVdlR: D’après vous quel était le rôle principal de la Russie et des soldats russes dans cette guerre, dans le cours de toutes ces batailles.

Sophie Hasquenoph: C’est surtout à partir de 1916 que les russes sont intervenus en France, parce que même nous en France on oublie souvent qu’on a des cimetières russes et que les russes ont débarqué à Toulon, à Marseille pour apporter leur soutien, parce que pour nous les français, on pensait toujours, que la Russie s’était battue uniquement sur le front oriental, donc en Europe de l’Est, mais là, grâce à une historiographie récente, grâce à ces nouveaux ouvrages, on se rend compte, que les russes onr combattu aussi sur le front occidental, en Champagne, et c’est là justement on se trouve les grands cimetières russes. Je pense qu’en 2016 il y aura des commémorations encore plus importantes pour rappeler cette page de la première guerre.

LVdlR: Cette année il y avait plusieurs expositions en France, consacrées à la première guerre mondiale.

Sophie Hasquenoph: Beaucoup d’expositions. Lors de cette table ronde on a fait allusion à une exposition de cartes postales, qui sera sans aucun doute présentée prochainement au Centre culturel russe de Paris, des cartes postales qui sont souvent inédites, que les français ne connaissent pas.

LVdlR: Avez-vous visité la Russie?

Sophie Hasquenoph: Personnellement, oui. J’ai eu l’occasion à plusieurs reprises de me rendre à Moscou, et je pense y retourner pour préparer un livre sur 1917, sur la colonie française de Moscou en 1917, alors de la révolution.

LVdlR: Et cet été vous n’avez pas visité Moscou?

Sophie Hasquenoph: Non, pas cet été.

LVdlR: Vers le 1 août on a apparu un grand monument au mont Poklonnaya à Moscou, consacré aux soldats de la première guerre mondiale.

Sophie Hasquenoph: Oui, j’en ai entendu parler effectivement. J’aurai l’occasion en tout cas de le voir lors d’un prochain séjour.

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