Comment l’Europe s'est privée de gaz russe bon marché

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Une bombe gazière a explosé la semaine dernière dans le monde. La Russie a décidé de renoncer à la construction du gazoduc South Stream en rapport avec le refus opposé par la Bulgarie et l’opposition active de l’UE.

Cette annonce a été faite par le président Vladimir Poutine lors de sa visite en Turquie. De cette façon, le système de transport de gaz en chantier « Couloir du Sud » destiné à alimenter le gazoduc d’exportation sous la mer Noire n’est plus à l’ordre du jour.

Les experts estiment que la décision de renoncer à sa construction a été en fait prise non pas par la Russie mais par l’UE. En obligeant Moscou à renoncer au projet, Bruxelles s’est puni lui-même. Rien que la Bulgarie perdra 400 millions de dollars par an et l’Europe dans son ensemble perdra au moins 2,5 milliards de dollars.

La Serbie, la Hongrie, l’Autriche, l’Italie et la Macédoine auraient pu percevoir des centaines de millions de dollars pour le transit du gaz et se seraient données des milliers d’emplois, sans parler de la remise sur le prix du gaz.

Vassili Koltachov qui dirige le Centre d’études économiques de l’Institut de la mondialisation et des mouvements sociaux, estime que South Stream n’a pas survécu à l’égoïsme économique des plus grands pays de l’UE.

« L’UE ne soutiendra pas South Stream pour la bonne raison qu’il doit approvisionner en hydrocarbures russes les régions que la bureaucratie et les élites financières européennes n’ont pas l’intention de développer. Il s’agit des Balkans et du sud du continent européen qui, selon les fonctionnaires de Bruxelles, n’ont pas besoin de gaz. C’est que les capacités de production déjà existantes entreront dans une conjoncture économique mondiale précaire en contradiction avec les capacités industrielles du nord de l’Europe. »

Mais l’Europe ne restera pas pour autant sans gaz russe parce que Gazprom et le turc BOTAS ont signé un mémorandum sur la construction d’un nouveau gazoduc d’une capacité annuelle de 63 milliards de m3 en direction de Turquie sous la mer Noire. Le transbordement se fera à la frontière entre la Turquie et la Grèce et le gaz sera vendu aux pays de l’UE. South Stream sera ainsi redirigé vers la Turquie et les frais endurés par Gazprom pour la réalisation du projet précédent, ne seront pas perdus. Alexei Zoudine, politologue et membre du conseil d’experts de l’Institut d’études économiques et politiques, estime qu’en cédant aux pressions américaines, L’UE a sérieusement compromis ses intérêts :

« L’UE se range en l’occurrence à la position imposée par les États-Unis. »

Les experts estiment que le dérapage du projet South Stream s’explique par la position des États-Unis qui veulent livrer leur gaz de schiste dans les pays du Vieux Monde. Tous comprennent que le gaz américain n’est pas compétitif par rapport aux gaz russe livré par gazoduc. Par conséquent, empêcher la construction de nouveaux gazoducs russes est le seul moyen pour les États-Unis de vendre leur gaz en Europe. Ce faisant, les Américains agissent par « la Vieille Europe » interposée qui est politiquement entièrement dépendante des États-Unis.

En même temps, les « veux européens » sont en position confortable grâce au gaz russe livré par Nord Stream. Cette situation provoque une forte indignation dans les pays d’Europe de l’Est et du Sud. /N

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