Arménie : 26 ans après le séisme de Spitak

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Le séisme qui a emporté la vie de dizaines de milliers de personnes fut une leçon amère pour l’Arménie. L'impact de la catastrophe naturelle a forcé les autorités à revoir les standards en matière de construction dans le pays et à créer un Service national de protection sismique.

Il y a 26 ans, cette tragédie a choqué le monde entier. Le 7 décembre 1988 un séisme de 6,9 sur l’échelle de Richter a presque entièrement détruit deux villes au Nord de l’Arménie : Spitak et Leninakan. Selon les estimations des chercheurs, une énergie équivalente à 10 bombes nucléaires, larguées sur Hiroshima, a été libérée.

Le séisme de Spitak reste couvert de spéculations et d’hypothèses diverses. On entend toujours très souvent une version qui affirme que le séisme n’était pas naturel, étant provoqué par des tests d’armes lithosphériques en URSS. Cependant l'Arménie était toujours considérée comme une zone dangereuse du point de vue sismique, rappelle le chef du service de la défense sismique au ministère des Situations d’urgence d’Arménie Gratchia Petrossian.

« Je ne vais citer qu’un seul fait. Deux ans et six mois avant le séisme de Spitak, la station de monitoring, située au village de Giulakarak, a enregistré des anomalies du champ géomagnétique naturel. Ce dernier est revenu à la normale après le séisme. Si cela avait été une explosion, il n’y aurait pas eu ce phénomène plus de deux ans avant le séisme ».

Des millions de personnes de différents pays se sont dépêchées de venir en aide au pays sinistré. Une aide humanitaire a été réunie, et des groupes de bénévoles ont été créés pour travailler sur les sites en ruines. Le tremblement de terre de Spitak fut l’une des plus grandes catastrophes naturelles dans l’histoire du peuple arménien. Quant à ses victimes, elles n’ont toujours pas réussi à surmonter les conséquences psychologiques de cette tragédie. La famille d’Anahit Sahradian est l’une des miraculées du séisme.

« Nous avions l’impression que nos maisons étaient comme des boîtes d'allumettes. Notre immeuble de cinq étages, construit avec des matériaux d’une qualité médiocre, était en ruines. J’ai sauté par la fenêtre au dernier moment, alors que mon mari était déjà dehors avec notre fille », se souvient Anahit. « Tombée par terre, je suis restée allongée comme ça, inconsciente. Ils pensaient que j’étais morte. Lorsque je me suis réveillée, je me suis mise à secouer notre fille de trois ans pour m’assurer qu’elle est encore en vie. Elle était recouverte de poussière de la tête aux pieds à cause des bâtiments détruits, et seuls ses yeux brillaient. Elle n’a pas parlé pendant un certain temps à cause du choc qu’elle a eu ».

25.000 personnes sont mortes, 140.000 sont devenues handicapées et près d’un demi-million se sont retrouvées sans abris, suite au séisme de Spitak.

« Nous avons introduit depuis de nombreux programmes de formation, dans le cadre desquels nous préparons des experts de sauvetage. Et ces experts ont déjà malheureusement eu l’occasion d’utiliser leurs acquis dans des situations d’urgence réelles dans d’autres pays », explique Gratchia Petrossian, le chef du service de la défense sismique au ministère des Situations d’urgence d’Arménie. « Nous avons aussi de programmes de sensibilisation de la population et la plupart savent déjà quoi faire lors d’un tremblement de terre ».

26 ans se sont écoulés depuis cet événement tragique, mais les sismologues considèrent toujours que l’activité de l’hypocentre sismique du tremblement de terre de Spitak n’a pas cessé. Désormais, le gouvernement arménien est prêt à réagir au niveau national face à des catastrophes naturelles et le niveau des équipes de sauvetage et des bénévoles correspond aux critères internationaux. Mais les autorités du pays espèrent qu’ils n’auront pas à utiliser ces connaissances en pratique. /N

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