En Allemagne, un appel lancé contre la logique de guerre

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« Une nouvelle guerre en Europe ? Du moins, pas de notre part », c’est le titre d’un message ouvert au gouvernement allemand, aux députés du Bundestag et aux représentants des médias diffusé sur le site de l’hebdomadaire Die Zeit.

Plus de 60 politiciens, économistes, scientifiques et hommes de la culture allemands l’ont signé. Les auteurs du message exhortent, dans le contexte du conflit armé en Ukraine, les politiciens de leur pays et d’Europe en général y compris russes à prendre conscience de la responsabilité commune du maintien de la paix sur le continent et de la prévention de la menace d’une nouvelle guerre.

Personne ne veut une guerre, écrivent, en particulier, les auteurs du message. Or, il est possible que les Etats-Unis, l’UE et la Russie, avertissent-ils, « glissent » vers elle s’ils ne mettent pas fin à l’attisement des « menaces réciproques ». La crise ukrainienne a démontré, est-il indiqué dans le message, que « la soif du pouvoir et de la suprématie » subsiste. L’objectif de la politique d’après-guerre consistant à construire une « maison européenne commune » dont les habitants pourraient vivre en sécurité égale n’a pas été réalisé, constatent les auteurs du message.

L’Allemagne est aujourd’hui tout particulièrement responsable du maintien de la paix vu le danger de plus en plus sérieux pour le continent. Il n’a été possible de réunifier le pays que grâce, entre autres, à la disposition du peuple de Russie à la réconciliation. De ce fait, le gouvernement allemand devrait adopter une attitude pondérée envers Moscou et se montrer prête au dialogue.

Il est difficile de contester la thèse des patriarches de la politique allemande et européenne soutenue par les représentants en vue des milieux publics allemands concernant la menace de plus en plus sérieuse à la paix et à la sécurité sur le continent. Cependant, selon la Russie, les auteurs du message ne doivent pas comparer l’actuelle politique de Moscou aux actes, disons, des Etats-Unis sur l’échiquier mondial. Autrement dit, Moscou se voit attribuer la même « soif du pouvoir et de la suprématie » qu’à Washington. Or, ce n’est pas l’essentiel. C’est le fait de l’apparition de l’« Appel des Soixante », comme on pourrait appeler ce message ouvert qui compte.

Le vice-directeur de l’Institut d’analyse politique et militaire Alexandre Khramtchikhine apprécie dans l’ensemble positivement le « Message des Soixante ».

« Tous ces politiciens sont en retraite mais ils reflètent le secteur bien déterminé de l’opinion allemande, dit Alexandre Khramtchikhine. On se demande comment cela se répercutera sur les prochaines élections. Un tel état d’esprit se manifeste sans aucun doute dans d’autres pays, en premier lieu en Italie. Or, il est peu probable que cela influe sur la politique européenne. »

Loin de contester les thèses du message diffusé sur le site de Die Zeit, il convient de porter une réplique. Les vétérans de la politique et les hommes de la culture avertissent les leaders : si une guerre est déclarée, du moins pas de notre part. Une question s’impose : est-il vraiment mieux de se distancier d’une politique considérée comme nuisible et de laisser déchaîner une guerre sous un autre nom ? Un leader a sans doute le droit de choisir la politique. Cependant, ceux qui l’ont élu ne seront-ils pas contraints d’assumer la responsabilité historique ? Soit dit à propos : Die Welt a intitulé une interview recueillie auprès de Fraü la chancelière « Mme Merkel, auriez-vous accepté une guerre contre la Russie ? » /N

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