Ukraine : la guerre ou une tentative de fédéralisation ?

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Une nouvelle tentative pour s'entendre sur l'arrêt des combats sur la ligne de séparation dans le Donbass s'est soldée par un échec début décembre. Donetsk et Lougansk sont disposés à poursuivre la défense du droit essentiel de leurs habitants : celui à la vie.

Ils sont cependant prêts à toutes négociations politiques. Par contre, des déclarations contradictoires proviennent de Kiev. D'une part, l'Ukraine déclare qu'elle n'abandonnera pas ses habitants résidant dans l'est. De l'autre, le blocus économique du Donbass continue. Kiev, sur quoi tablera-t-il en fin de compte : sur une solution de force ou sur un règlement pacifique ? Il paraît que la réponse à cette question sera donnée dans un tout autre endroit.

L'Ukraine a l'intention de rétablir son influence sur les territoires du Donbass échappant à son contrôle par des moyens politiques et non pas militaires. Une déclaration en ce sens a été faite un de ces jours par le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine. Le ministre a répondu par la négative à la question de savoir si Kiev se proposait de reconquérir la région de Donetsk par la force, ayant ajouté que les autorités ukrainiennes continuaient d'honorer les accords de Minsk. Cette déclaration, semble-t-il éprise de paix, a été démentie de fait par l'adjoint au représentant permanent de l'Ukraine à l'ONU Andreï Tsymbaliouk. Selon lui, l'opération militaire qui s'est transformée de fait en une guerre civile était conforme à la Charte de l'ONU et répondait aux engagements du pays dans le cadre du droit international.

Sur ces entrefaites l'Ukraine concentre des forces nouvelles et redéploie les unités déjà présentes dans la zone du conflit. Cela sans parler du fait que les combats dans le Donbass ne s'arrêtent pas et les militaires ukrainiens continuent de bombarder la population civile avec des armements lourds de tout type. Le chef de la filiale régionale du Fonds des technologies conceptuelles Valeri Piakine estime que la décision définitive sur le règlement du conflit sera adoptée en dehors de l'Ukraine. La question reste de savoir où concrètement :

« Kiev est dépourvu de pouvoir et de volonté. Il n'y a que gestion supranationale. Auparavant cette gestion supranationale était effectuée exclusivement depuis Washington. Par conséquent, la guerre dans le Donbass était inévitable. A présent cette gestion se déplace graduellement vers l'Union européenne. Cela donne lieu à la pression sur Kiev, sur les organes exécutifs pour qu'il n'y ait plus de guerre. Tous comprennent parfaitement que les bataillons punitifs disponibilisés se retourneront contre le pouvoir ».

Néanmoins à l'étranger les représentants de Kiev continuent de se servir de la rhétorique antirusse accusant Moscou de violations différentes, notamment de violation des engagements en matière de lutte contre le terrorisme. Tout porte à croire que cela est fait dans un seul but clair pour tout le monde : justifier l'opération dans le Donbass. Le pouvoir ukrainien et ses patrons étrangers sont prêts à sortir cet atout de la manche pour déclarer que la poursuite des opérations militaires n'est autre chose que la réponse à une agression extérieure. Le membre de la Chambre publique de Russie Guéorgui Fedorov estime qu'il est suicidaire pour Kiev de faire la guerre en hiver :

« Je pense qu'ils n'ont pas abandonné les plans d'une solution armée, mais qu'ils ont décidé de « geler » le conflit. En hiver, ils tenteront d'organiser le blocus du Donbass. Il n'y aura pas apparemment de phase active des combats tout prochainement. Mais dans l'avenir il ne faut pas s'attendre à rien de bon de la part de Kiev ».

Le blocus économique du Donbass prépare une nouvelle invasion de Kiev, a déclaré le ministre des Affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov fin novembre. Si cette décision est prise, à Kiev ou à Washington, la situation pourrait devenir irréversible pour l'ensemble de l'Ukraine. Notamment parce que les milices seront obligées de lancer une offensive dans le seul but de repousser les militaires ukrainiens des positions d'où ils bombardent des villes pacifiques. Alors le conflit gagnera inévitablement en ampleur. Dans les conditions politiques, économiques et sociales actuelles cela ne profite à personne ni en Ukraine, ni dans le Donbass. A une seule réserve, car il y a quand même un acteur qui trouve intérêt à avoir en permanence un point chaud à proximité de la Russie. Mais cet acteur se trouve très loin de l'Europe et pour lui les horreurs de la guerre ne sont qu'une tournure de langage.

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