Charles de Gaulle manque à la France

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Il y a 70 ans, en décembre 1944, Général de Gaulle a pour la première fois visité la Russie. Cette visite a été marquée par la signature d’un accord militaro-politique entre l’URSS et la Résistance française. On expliquait à l’époque cette étroite amitié entre les Russes et les Français par la volonté des deux Etats de retrouver leur grandeur nationale. Il y avait sans doute de la vérité dans ces propos.

En estimant que la coopération avec l’Union soviétique permettrait à la France de préserver son indépendance face à l’ « offensive » économico-idéologique américaine, de Gaulle a misé sur de bonnes relations avec le peuple russe et cela malgré sa répulsion du communisme. Toute politique, intérieure et internationale, du général avait pour objectif de rendre la France plus forte, capable d’influencer le cours des évènements dans le monde et de décider elle-même de sa voie.

Il convient d’y rappeler certaines démarches hardies de Charles de Gaulle qui démontrent à quel point la France a eu de l’audace à cette époque-là. Plusieurs moments forts sont à mentionner… On se souvient : il a exigé auprès des Américains d’échanger les dollars contre l’or ; la France est sortie en 1966 de la structure militaire de l’Otan ; la France a suspendu sa participation aux réunions du Conseil des Ministres de la CEE (Communauté économique européenne), c’était en d’autres termes, la politique de la chaise vide qui bloquait les décisions du Conseil.

Eh bien, plus d’un demi-siècle plus tard, on découvre les mêmes problèmes restés à l’ordre du jour. La France est tiraillée entre deux perspectives : défendre ses intérêts ou renoncer à son identité au nom des intérêts qui ne sont pas les siens. A l’époque, il n’y avait, certes, pas de problème des Mistral, mais il y avait bien d’autres occasions qui poussaient la France à agir de manière décisive. Aujourd’hui Charles de Gaulle manque à la France. La Vème république inaugurée par le Général change peu à peu de cap. Mais l’héritage gaullien ne serait pas tombé dans les oubliettes, affirme Pierre Gentillet, président du courant Jeunes de la Droite Populaire, qui a pris part à la discussion à la radio Spoutnik.

Selon Pierre Gentillet, aujourd’hui avec François Hollande on n’est plus du tout sur le même ton qu’à l’époque du général de Gaulle. « Ce qui faisait la politique gaullienne c’était une politique d’indépendance vis-à-vis tout d’abord des USA. Je crois que Roland Dumas avait très bien résumé la politique de F. Hollande en disant qu’il n’y avait pas de politique des affaires étrangères. C’est-à-dire que c’est une politique aujourd’hui qui est calquée sur celle des USA. Un des exemples que je peux vous citer et qui m’est paru assez criant, c’est qu’au moment de la crise syrienne, il a fallu décider si la France allait s’engager dans une intervention militaire en Syrie. Ce qui s’est passé, c’est que F. Hollande a attendu que les Américains décident pour ensuite dire que nous n’y allons pas… Il reste évidemment dans la politique française des gens, et j’en fais partie, qui sont vraiment attachés à cette politique d’indépendance, de souveraineté, qui pensent qu’il ne peut y avoir de souveraineté que par l’indépendance, réciproquement… Je pense que la stratégie de F. Hollande est une fausse stratégie. Il pense pouvoir jouer d’égal à égal avec les Américains. Les USA sont aujourd’hui l’empire et non pas la Russie, comme on nous le présente. Ce jeu diplomatique ne conduira qu’à la vassalisation de la politique étrangère française… Vous avez vu récemment que François Hollande s’est quand même rendu à Moscou. Pour moi, en tant que Français, ça me fait plaisir déjà parce que le dialogue est toujours une bonne chose et sur le point de vue extérieur, c’est un très beau coup diplomatique, ça apaisera d’avantage les tensions… »

L’intégralité de l’interview est disponible ci-dessus.

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