L'UE veut remplacer South Stream par « Le corridor gazier sud »

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L’UE a annoncé la semaine dernière son intention de remplacer le projet russe South Stream par son projet « Corridor gazier sud ».

C'est ce qui ressort de la déclaration de la CE publiée à l’issue de la rencontre des ministres de l’Énergie des 8 pays de l’UE participant au projet international de gazoduc en provenance de Russie.

L’UE a annoncé ses plans de construction de terminaux de GNL et de de ses propres gazoducs dans la direction sud pour lancer la production dans les gisements de gaz du plateau continental de la mer Noire et de la Méditerranée. Le projet prévoit galement la mise en place d’un « système de gazoducs verticaux » entre l’Europe Centrale et du Sud-Est. Tout semble bien se tenir mais Bruxelles sait parfaitement que ce projet est pratiquement irréalisable. En fait, le financement est insuffisant et il n’y a pas assez de gaz pour approvisionner le « Corridor » puisque tout est déjà réparti pour des années en avance.

Roustam Tankaev, expert de l’Union pétrogazière russe, estime que l’Europe s’est punie elle-même en faisant déraper le projet South Stream :

« Si le projet a fait long feu, c’est à cause de la position prise par la direction de l’UE et dictée par les États-Unis. Gazprom qui travaillait ces dernières années avec l’UE a pu se convaincre que celle-ci faisait tout pour torpiller le projet. Poursuivre tout seul l’énorme projet comme South Stream n’avait plus aucun sens. L’UE qui avait apparemment remporté la victoire, a finalement perdu et s’est punie elle-même. »

Disons pour rappel que le 1er décembre le leader russe a annoncé que la Russie se retirait du projet en justifiant sa décision par la position non-constructive de l’UE. La Russie se propose maintenant de réaliser un gazoduc sous la mer Noire en direction de la Turquie.

La frustration et la recherche des responsables de l’échec du projet sont devenues le leitmotiv dans la réaction des pays engagés dans le projet South Stream. On leur a tout simplement fermé au nez la porte d’un avenir « chaud ». Les pertes directes des sociétés européennes résultant du gel de South Stream, se chiffrent à au moins 2,5 milliards de d’euros et personne en UE ne songe à les indemniser. L’Europe du Sud-Est à laquelle était destiné le projet est aujourd’hui approvisionnée en gaz via l’Ukraine et si Kiev se mettait à siphonner à son habitude le gaz en hiver, cette région de l’Europe serait gelée.

L’expert financier Mikhaïl Krylov estime que le dérapage de South Stream est principalement dû aux machinations des Américains:

« Les États-Unis exercent des pressions sur l’Europe pour qu’elle s’ouvre à leur combustible. Il s’agit surtout du pétrole parce que les terminaux de GNL manquent en ce moment. Or, la construction de nouveaux terminaux américains est un outil de plus qui permet aux États-Unis de renforcer leur mainmise sur l’Europe. »

Selon le président de l’Union gazière internationale Jérôme Ferrier, Bruxelles est perdant dans le litige gazier avec la Russie.

Certains responsables de l’UE tentent de nous faire croire que l’Europe peut se passer du gaz russe et trouver d’autres fournisseurs. C’est complètement faux, estime Ferrier. T

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