OTAN : l’Ukraine, nouvel allié sans alliance

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Selon les messages des médias, dans le cadre de « la Semaine de l'Ukraine » en UE, une délégation ukrainienne présidée par le Premier ministre Arseni Iatseniouk a effectué une visite de travail à Bruxelles.

L’objectif formel du voyage consistait en la tenue de la prétendue réunion inaugurale du Conseil sur l'association « Ukraine-Union européenne » nouvellement créé. Mais en réalité, comme on le note, la partie centrale de la visite était relative aux négociations entre Iatseniouk et le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, au quartier général de l'alliance, à Bruxelles. Et simultanément, un message est arrivé de Washington : on est prêt à accorder à l'Ukraine le statut d’« allié des États-Unis » sans qu’elle appartienne à l'OTAN. Et cela signifie que Kiev devient de facto l'allié de l'alliance.

D'autres médias ukrainiens et européens mettent à la une l’expression « feuille de route ». Cependant, il ne s’agit pas encore du document officiel « Plan d’actions sur l'appartenance à l'OTAN » (Membership Action Plan – MAP), que reçoivent à la première étape les candidats officiels pour l'entrée dans l’organisation.

Les déclarations éloquentes et les métaphores imagées pleuvaient lors de la rencontre dans le quartier général de l'OTAN. Ce n’est pas la peine de toutes les citer. Mais il y en a une qui est surtout digne d’intérêt : « Je me rappelle comment on disait il y a 9 mois, que l'OTAN était absente sur notre radar. Maintenant, l'image sur le radar a changé », – a dit Iatseniouk, éloquent. Mais ce que le radar politique de Kiev montre n'étonne plus personne. « Nous y voyons les chars russes, les avions et les soldats russes », – a déclaré le chef du cabinet ukrainien, impressionnant ses auditeurs à Bruxelles. En effet, il ne faut pas s'étonner de cela, en prenant en considération le fait que le même jour, au point de presse à Kiev, le chef de l'état-major général ukrainien Viktor Moujenko a annoncé la présence sur le territoire de l'Ukraine jusqu'à 10 000 soldats russes, et au moins 50 000 près de la frontière orientale de l'Ukraine.

Après ces déclarations, le maître du quartier général de l'alliance en la personne de monsieur Stoltenberg ne pouvait plus ne pas assurer le partenaire ukrainien de son soutien absolu. D'ailleurs, maintenant, on peut dire non simplement le partenaire, mais l'allié – même s’il est en dehors de l’alliance.

Naturellement, Kiev dira « merci » pour les armes. Mais Iatseniouk n’a pas pu obtenir l'injection financière urgente pour l'Ukraine de la part de l’UE. « L'argent contre les réformes » – telle était la réponse. Dans les médias, on suppose déjà que Bruxelles perd la confiance en sincérité de l'aspiration de Kiev de rejoindre l’Europe. Par contre, pour ce qui est de l’autre Bruxelles – dans l'uniforme de l'OTAN – cette question ne se pose pas, croit l'expert militaire, le rédacteur en chef de la revue Défense Nationale Igor Korottchenko.

« Aucuns changements en Ukraine, du point de vue de la situation politique interne, n’auront une influence sur l'aspiration de ce pays à entrer à l'OTAN, dit l'expert. Les États-Unis ont fixé devant eux un objectif précis : reformater l'espace postsoviétique par la voie de l’'adjonction des anciennes républiques soviétiques à l'alliance. Cette politique sera accomplie strictement. Et la Russie doit tenir compte de cette circonstance. »

À propos, le parti socialiste moldave a qualifié l’acte adopté par le Sénat américain de provocation, car le Pentagone aura le droit de livrer des armes en Moldavie aussi. Et cela pourrait nuire au processus du règlement en Transnistrie. Qui donc joue avec le feu en Europe ? /N

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