Le cochon breton sort ses griffes

Le cochon breton sort ses griffes
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Sur les terres françaises, Noël approche, mais l’animation politique ne diminue pas pour autant.

Les partis indépendantistes alsaciennes regroupent les activistes pour la contestation du nouveau découpage territorial. Je suis bien de leur avis, le chiffre 13 peut porter malheur ! C’est peut-être les mêmes idées lugubres qu’ont inspirées les opposants à la fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne à organiser un cortège funèbre symbolique à Strasbourg et déposer le cercueil lors de « l'enterrement de la démocratie française » devant la Cathédrale Notre-Dame. En plein Marché de Noël ! J’aurai aimé voir les têtes des touristes qui affluent du monde entier pour profiter de la foire emblématique strasbougeose !

Le Front National cherche une solution pour Fabien Engelmann qui n’a pas encore appris à boulonner la gestion de fonds et qui ne cesse de s’expliquer sur sa mauvaise compréhension de la rigueur de l’administration française. C’est vrai que les jeunes recrus, les nouveaux pousses frêles du FN, fraîchement entrés en fonctions suite aux élections municipales 2014, donnent du fil à retorde à la hiérarchie : tantôt c’est le supposé prosélytisme musulman du conseiller municipal FN à Noisy-le-Grand Maxence Buttey, et maintenant - cette histoire d’argent de Fabien Engelmann.

Le gouvernement français de son côté ne raccroche pas non plus.

Visiblement, la visite surprise de François Hollande à Moscou a fait bonne impression par son style « djeun’s » et dynamique. Peut-être cette visite a été considérée comme exemple à suivre, c’est pour cela qu’on a eu aujourd’hui une visite surprise du Premier ministre Manuel Valls venu « soutenir » les ouvriers de l’abattoir Gad à Josselin en Morbihan. D’après l'AFP, « cette visite, effectuée en compagnie du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait été tenue secrète. » Cela a un grand avantage, d’être accompagné par l’ancien chef de Région, même si le Premier ministre n’a pas fait les quelques cent kilomètres qui séparent Josselin d’un autre problème qui fait beaucoup parler de la Bretagne (historique, rassurez-vous !) Je fais allusion à Saint-Nazaire bien sûr et son problème « quasi-russe » Les Mistrals y mouillent encore, au-delà de toutes les dates de départ convenues par le contrat, tel un spectre du porte-avion Clemenceau, sous-équipés, sombres, désabusés par les frasques de la politique internationale…

Mais Manuel Vals a trouvé un bon mot pour ramener l’opposition entre la Russie et la France sur le devant de la scène. D’après l’information relayée par la presse française, le Premier ministre a pris la parole devant le personnel et la direction de l'abattoir, affirmant: « On est attentif, dans le cadre de l'embargo russe, à soutenir la filière, (...) à la question de l'engorgement des marchés, à assouplir les normes..., à accompagner l'ensemble de la filière ».

Nous voilà rassurés : le cochon breton ne se fait pas abattre (sauf, bien entendu dans les abattoirs Gad).

« L'espoir revient, le cochon breton à un bel avenir », affirme le Premier ministre. On espère également un bon avenir pour les quelques 220 travailleurs qui ont été jetés par-dessus bord du paquebot Europig. Et même, si Monsieur le Premier ministre accuse l’embargo russe d’être responsable de la destruction de la filière, le délégué du CFDT de l’abattoir Gad, Patrick Piguel, lors d’une interview sur nos ondes a plutôt nuancé : « Il n’y a pas que cet aspect conjoncturel qui a fait que la situation s’est aggravée, mais cet embargo a mis en exergue pas mal de dysfonctionnements. Que ce soit sur la filière en elle-même, mais aussi sur l’aspect structurel de l’entreprise. » Il faut dire qu’Emmanuel Macron qui a mis les pieds dans le plat en traitant « d’illettrés » les personnels de l’abattoir Gad, n’a pas arrangé les choses. Il en est resté comme de la rancune…

Manuel Valls poursuit sa tournée bretonne. Et le cochon breton, inspiré par le soutien, a l’intention de remonter la pente. Mais sa prétention ne se limite pas à une assiette, la période oblige – le cochon de Noël est avidement attendu.

Le cochon breton voit plus grand : c’est de s’atteler à la tâche et de faire le pied (de cochon) de nez aux sanctions russes.

Que ça soit grâce à l’aide annoncée du gouvernement, au Pacte d'avenir pour la Bretagne, ou (et surtout !) grâce au Groupe Intermarché, repreneur de l’entreprise.

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