La Russie et les pays de l’ECO

© © Photo: AP/MTI, Attila KovacsLa Russie et les pays de l’ECO
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Les relations de la Russie avec les pays d’Europe centrale et orientale (ECO) connaissent des temps difficiles. Ces pays se sont trouvés pris entre deux feux.

L’appartenance à l’Union européenne les fait marcher dans le sillage de la politique antirusse de la direction de l’UE. Cependant, les intérêts nationaux exigent de développer la coopération avec la Russie.

Pour commencer, citons quelques indices qui permettent de mieux comprendre la place de la Russie dans le commerce extérieur des pays de l’ECO. Prenons par exemple les membres du Groupe de Visegrad. La Russie occupe la deuxième place dans les importations de la Hongrie en cédant le pas à l’Allemagne mais en devançant les autres pays de l’UE ainsi que la Chine qui renforce rapidement ses positions sur les marchés européens. La représentation de la Russie dans la structure du commerce extérieur polonais est encore plus large : elle est en cinquième position dans les exportations et en deuxième position dans les importations de la Pologne (toujours derrière l’Allemagne). Les marchandises russes occupent par ailleurs la troisième place dans les importations slovaques derrière les marchandises allemandes et tchèques mais devant celles d’Autriche, de Hongrie et de Pologne. La structure du commerce extérieur tchèque n’en est pas moins significative.

La Russie est pour l’UE le deuxième marché d’exportation de produits alimentaires (10 % du total des exportations) derrière celui des Etats-Unis (13 %).

Ce n’est pas un secret que l’Allemagne joue un rôle majeur dans la prise de décisions politiques dans l’UE de nos jours. L’Allemagne a d’une part des échanges importants avec la Russie et elle souhaite d’autre part renforcer ses propres positions dans l’ECO. Voilà qui explique peut-être le soutien aussi énergique de Berlin aux sanctions antirusses. De toute façon, nous observons ces deux dernières années un avènement actif de capitaux allemands sur les marchés de l’ECO. Cela met les pays de la région en situation ambiguë, a noté Aleksandr Nekipelov, directeur de l’Ecole des sciences économiques auprès de l’Université d’Etat de Moscou et académicien de l’Académie des sciences de Russie, lors d’un entretien avec l’agence Rossiya Segodnya.

« L’Allemagne tient une place à part au sein de l’UE. D’un côté, ses partenaires dans la région ont accumulé une dette très importante à son égard. De l’autre côté, l’Allemagne joue objectivement un rôle de locomotive au sein de l’UE pour ses partenaires régionaux qui voudraient eux-mêmes « s’accrocher » à cette locomotive. »

Néanmoins, il semble que les Européens commencent à prêter plus d’attention aux dommages causés par la politique antirusse de l’UE. Des habitants d’autres continents sonnent l’alarme eux aussi. Ils comprennent que la crise économique mondiale ne saurait être résorbée sans une Europe forte avec une Russie forte. « Les bons messages en provenance des Etats-Unis soutiennent les marchés asiatiques. Toutefois, cela ne change pas la situation générale qui à part la croissance de l’économie américaine comprend une forte chute des prix du pétrole et un fléchissement du rouble, deux facteurs qui déstabilisent les marchés », considère Angus Gluskie, directeur général de la société financière White Funds Management à Sydney. Et il serait naïf d’attendre que les pays de l’ECO puissent rester à l’écart de cette tendance déstabilisatrice.

Les trois paquets de sanctions expirent de mars à juillet 2015. La Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont déjà donné à entendre qu’elles doutaient de la nécessité de les proroger. La Grèce, l’Italie et Chypre pourraient quant à eux partager ce scepticisme.

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