C'est la première fois que sont découvertes des cellules rétiniennes fossiles d'un vertébré, soulignent les chercheurs, le tissu rétinien disparaissant habituellement rapidement après la mort.
L'équipe de Gengo Tanaka, de l'Université de Kumamoto (Japon), a analysé les restes fossilisés d'un poisson primitif, appelé Acanthodes bridgei, de la famille des "requins à épine", un des plus anciens vertébrés à mâchoire, dont on pense qu'il vivait dans des eaux saumâtres peu profondes.
A. bridgei s'est éteint il y a environ 250 millions d'années, à la faveur de l'extinction massive de la majorité des espèces à la fin de la période du Permien.
Le spécimen examiné par les chercheurs provient de la carrière Hamilton, au Kansas, qui renferme des fossiles exceptionnellement bien conservés.
Les scientifiques ont ainsi pu montrer dans l'oeil fossilisé d'A. bridgei l'existence de cônes et de bâtonnets, les cellules de la vision, ainsi que des pigments absorbant la lumière.
Cette découverte suggère, selon les chercheurs, que le poisson primitif était "probablement" capable de voir dans la pénombre, grâce aux bâtonnets, ainsi qu'à la lumière, en utilisant les cônes.
Chez les animaux modernes, les cônes sont "spécialisés" pour permettre la perception des différentes couleurs.
"La présence de cônes indique que A. bridgei pouvait posséder la vision des couleurs", selon l'étude, même s'il reste à en apporter la preuve formelle.
Les scientifiques estiment que la vision existe chez certaines créatures depuis au moins 520 millions d'années.
