L’automne arabe traîne en longueur

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Le printemps arabe avait commencé il y a quatre ans au Proche-Orient avec des soulèvements et des contestations antigouvernementales, écrit mardi le 30 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le printemps arabe avait commencé il y a quatre ans au Proche-Orient avec des soulèvements et des contestations antigouvernementales, écrit mardi le 30 décembre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

En Tunisie, en Égypte et au Yémen, les manifestations massives avaient entraîné la chute des régimes autoritaires et le changement de pouvoir. Les islamistes s'étaient d'abord octroyé le leadership politique en Égypte et en Tunisie mais cette année, les deux États ont vu se renforcer le mouvement anti-islamiste, ouvrant les portes du pouvoir aux leaders laïques.

Le printemps arabe avait commencé par des manifestations et des contestations. En Tunisie, tout s’était accéléré suite à l'immolation publique de Mouhamed Bouazizi, détonateur de la révolution de jasmin. Quelque temps après, des milliers de manifestants se réunissaient sur la place Tahrir au Caire pour contraindre le président Hosni Moubarak à quitter son poste.

D’après les experts, les islamistes avaient pu prendre le pouvoir dans les deux pays car ils étaient alors le seul mouvement organisé sous les régimes autoritaires. En 2014, les anti-islamistes leur ont repris le leadership politique. Les Tunisiens ont élu à la présidence Béji Caïd Essebsi, 88 ans, chef du parti Nidaa Tounes.

En Égypte, les militaires ont repris le pouvoir: le maréchal Abdel Fattah el-Sissi a organisé un coup d’État pour faire chuter l’islamiste Mohamed Morsi et placer les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes. L’ascension d’el-Sissi a entraîné plusieurs changements considérables, notamment dans la politique extérieure du pays car le nouveau président veut augmenter l’influence de l’Égypte dans le monde arabe. Il est notamment arrivé à normaliser les relations du Caire avec les monarchies du Golfe: l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis ont promis d’octroyer près de 12 milliards de dollars pour le rétablissement de l’économie égyptienne affaiblie. L’Égypte a également joué le rôle d’intermédiaire lors des négociations qui ont assuré la fin de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza.

Le président el-Sissi a également organisé une visite en Algérie. La coopération économique avec ce pays est importante car en plein refroidissement des relations du Caire avec le Qatar, l’Égypte doit retrouver une source d'approvisionnement en gaz sûre. En outre, elle participe activement au règlement du conflit israélo-palestinien et le président tente de garder le statut du Caire comme médiateur principal entre les Israéliens et les Palestiniens.

Le chef d’État essaie également de trouver un nouveau modèle de relations avec les États-Unis, qui ont longtemps refusé de reconnaître son arrivée au pouvoir. Mais la participation de l’Égypte à la coalition internationale contre l’État islamique a toutefois permis d’atténuer cette dégradation des relations bilatérales. Une autre priorité de la politique extérieure d'el-Sissi consiste à rétablir le partenariat étroit russo-égyptien. En août dernier, Abdel Fattah el-Sissi s’est entretenu à Sotchi avec le président russe Vladimir Poutine et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Les leaders des deux pays ont discuté de la coopération commerciale et économique, de l’élargissement des livraisons alimentaires en Russie et de la création d’une zone industrielle russe en Égypte.

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