L’Asie à un cœur malade

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Afghanistan 2014. Ce sont avant tout les présidentielles.

Qui plus est, et le retrait des par les Etats-Unis et l’OTAN retirent leurs forces d’Afghanistan et déposant entièrement le fardeau de responsabilité de la sécurité sur les forces nationales. Ce sont les deux événements depuis longtemps attendus auxquels sont liés les espoirs aux changements dans le pays.

Comment évolue la situation en Afghanistan ? Un commentaire de Piotr Gontcharov.

Les experts russes estiment à l’unanimité que les Etats-Unis et l’OTAN ont abandonné en fait l’Afghanistan à son sort. Ils retirent leurs principales forces alors que les Afghans n’ont ni une armée valable, ni une police forte ni les services spéciaux instruits. De ce fait, les pronostics sur l’évolution des événements ne sont pas, loin s’en faut, réjouissants.

Peu d’experts envisagent des scénarios d’accession des Talibans au pouvoir. De l’avis de la plupart des analystes, l’Afghanistan sera « partagé » par l’actuelle administration et les Talibans en sphères d’influence. Neuf-dix provinces réservées au protectorat des Talibans constituent leur sphère d’influence traditionnelle dans le Sud-Est et dans le Sud du pays.

Un tel partage de l’Afghanistan n’a rien de sensationnel. De l’avis général, les Etats-Unis, principal architecte du partage, l’ont pour ainsi dire « concerté » avec l’actuelle administration.

Il existe des scénarios plus pessimistes pour le pouvoir à Kaboul. Les Taliban ne prendront pas la capitale n’ayant pas assez de forces pour y parvenir. Or, ils sauront bloquer la capitale en l’isolant du reste du pays et en posant la question : qui possède en réalité le pouvoir en Afghanistan.

La pénétration des commandos islamistes dans les républiques d’Asie centrale n’est pas non plus exclue. D’après les informations, deux places d’armes sont déjà aménagées à ces fins sur le territoire afghan : l’une – à la frontière avec le Tadjikistan au Badakhchan et l’autre – au Farjab. Il existe, en outre, des données sur les camps d’entraînement au Kunduz et au Tahar.

La politique étrangère déclarée par le nouveau président afghan Mohammad Ashraf Ghani fondée sur une coopération étroite avec les pays voisins n’est pas pour le moment appliquée. La visite d’Ashraf Ghani à Pékin et du chef de l’Exécutif Dr. Abdullah au sommet de l’OSC à Astana n’y sont pour rien. Les conceptions d’« Iran » ou d’« Etats d’Asie centrale » n’existent, semble-t-il, pas pour le nouveau pouvoir à Kaboul sans parler du joueur régional comme la Russie.

Une telle indifférence provient de la nécessité de conserver les principaux sponsors. L’Afghanistan est toujours sponsorisé essentiellement par les Etats-Unis. Le partenariat régional est évincé au second plan.

Tout porte à croire que l’Asie a aujourd’hui un « cœur malade ». Il ne s’agit pas d’une « cardiopathie congénitale » : le diagnostic établi il y a plusieurs années par l’expert russe Igor Reisner ayant qualifié l’Afghanistan de « patchwork cousu avec des fils putréfiés ». Il s’agit des médecins essayant de traiter ce mal : que ce soient des esculapes soviétiques invités il y a 35 ans ou les médecins américains qui y sont aujourd’hui. Le résultat est non moins déplorable.

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