Les Serbes doivent amener les Criméens en Europe

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La Serbie préside depuis le 1er avril l’OSCE plongée récemment, pour reprendre l’expression du chef de son Assemblée parlementaire, dans une « crise existentielle ».

De multiples contradictions se sont accumulées pendant une année. L’OSCE accuse Moscou de violation de l’Acte final d’Helsinki. La Russie paie de retour aux Etats-Unis et à l’UE, le soutien du coup d’Etat à Kiev ne correspondant d’aucune façon à l’esprit du document dont le 40ème anniversaire sera célébré en 2015.

Telle est l’OSCE qui est maintenant présidée par la Serbie. Ce pays où étaient envoyées des missions de paix devient, selon le chef de la diplomatie serbe Dacic, un Etat présidant l’organisation responsable de telles missions. Le politologue Vitali Merkouchev, directeur du Réseau eurasiatique d’études politiques, indique :

« La présidence de l’OSCE est moins importante que celle de l’UE. Donc, il ne faut pas exagérer l’ampleur. Il convient de noter que la Russie se montre actuellement moins optimiste que dans les années 1990. On espérait alors que l’OSCE constituerait un instrument de règlement de multiples conflits mais la crise ossète a démontré qu’il n’en était pas ainsi. Cependant, beaucoup dépend de la tonalité comme il a été dans la deuxième moitié de 2013 lorsque l’Ukraine présidait l’OSCE. La coopération des organisations non gouvernementales était alors raffermie ce qui est très important car beaucoup de choses se produisent dans l’OSCE « en marge ».

La Russie a traditionnellement de bonnes relations avec la Serbie. Nous voyons le sujet « criméen » donner lieu d’une manière délicate au soutien de l’intégrité territoriale de l’Ukraine » dans les déclarations des politiciens en vue. Qui plus est, Belgrade n’a pas introduit de sanctions à l’égard de la Russie. La tonalité, ne changera-t-elle pas pendant la présidence serbe ?

« Peut-être, mais il faut déployer des efforts intenses dans cette voie. Il serait logique d’engager autant que possible de manifestations liées aux droits de l’homme (par exemple aux violations sous forme d’isolement économique du Donbass – NDLR). Les Serbes ont une grande expérience en la matière. Il est peu probable que Belgrade parvienne à actualiser pendant six mois les deux aspects qui restent des activités de l’OSCE : le volet économique et la sécurité. »

Selon les analystes serbes, le président Ivica Dacic sera contraint de travailler dans le contexte de la collision de deux positions sur l’Ukraine : russe et américaine. La Serbie est habituée à balancer. Or, n’avez-vous pas une recette : comment éviter la subjectivité ?

« Il est nécessaire que les Serbes représentent toutes les opinions. Il faut assurer la présence des Criméens aux manifestations, aux forums européens bien que cela n’arrange pas d’aucuns. Les Criméens sont actuellement frappés de sanctions, ils se voient refuser les visas en Europe et Belgrade devrait prêter son concours parce qu’il faut les écouter avant de les blâmer. A mon avis, il vaut mieux que les politiciens de l’Est de l’Ukraine et de Kiev s’entretiennent au forum international confortable : à l’OSCE et non pas comme en 2014. Les autorités serbes ont des contacts efficaces avec leurs collègues ukrainiens et pourraient jouer un rôle important dans ce processus. »

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