L'Europe face au problème de l'immigration

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L'Europe connaît une montée de méfiance envers les immigrés et la xénophobie se manifeste de plus en plus dans la vie quotidienne.

L'Europe connaît une montée de méfiance envers les immigrés et la xénophobie se manifeste de plus en plus dans la vie quotidienne.

Ces derniers temps, le problème de l'immigration s'est considérablement aggravé dans les pays européens. Par le passé, le Vieux continent accueillait volontiers des étrangers pour combler ses besoins en main-d'œuvre. Mais l'augmentation considérable du nombre d'immigrés a provoqué des difficultés d'adaptation – ce qui est parfaitement logique quand deux cultures très différentes se font face.

Ces tensions s'expliquent également par la formation d'organisations radicales ou même terroristes dans les cercles d'immigrés. La tragédie récente en France le prouve de manière évidente.

La société connaît une montée de méfiance et la xénophobie se fait de plus en plus sentir dans la vie quotidienne. Désormais, les autorités accordent elles aussi une attention particulière aux actions des immigrés. Les enquêteurs allemands examinent notamment le cas de 350 d'entre eux accusés de liens avec des terroristes arabes, a dévoilé récemment Heiko Maas, ministre de la Justice du pays.

L'immigration dans le contexte actuel

Cet afflux massif de ressortissants d'Asie, de l'Afrique, du Proche-Orient et des Caraïbes vers l'Europe a commencé il y a environ 50 ans. Avant cette date, les pays du continent n'invitaient des travailleurs étrangers que pour une durée déterminée et sans leurs proches.

Aujourd'hui, il s'agit plutôt de déplacements familiaux. Les immigrés s'installent durablement en Europe, y conçoivent et élèvent leurs enfants. L'Union européenne (UE) accueille déjà 33 millions d'immigrés (selon les données de l'OCDE pour 2011) et leur afflux augmente. L'Allemagne est le leader européen dans ce domaine: d'après l'OCDE, elle a accueilli en 2012 plus de 400 000 immigrés, suivie de la Grande Bretagne (286 000), de la France et de l'Italie (260 000 chacune). Les résultats de 2013 sont pratiquement les mêmes: 465 000 immigrés en Allemagne, 291 000 en Grande Bretagne, 258 900 en France et 258 400 en Italie.

Ces chiffres restent cependant très généraux et il faut donc consulter les données plus précises d'Eurostat. Ainsi en 2012, l'immigration en Europe représentait 3,4 millions de personnes, pendant que 2,7 millions ont émigré des pays de l'UE. Ces chiffres ne reflètent pourtant pas le volume total d'arrivées dans l'UE car ils tiennent compte également de la migration intra-européenne. Analysons par exemple les données d'Eurostat pour l'Allemagne, leader en nombre d'immigrés. En 2012, le pays a accueilli 503 000 personnes, dont 298 000 étaient des ressortissants européens et 203 000 des immigrés originaires de pays hors-Union européenne.

L'augmentation de la population européenne s'explique principalement par l'installation des familles d'immigrés sur le Vieux continent, qui n'ont aucune envie de partir. Dans certains pays, notamment aux Pays-Bas, il existe déjà des villes dont la population est constituée majoritairement de personnes originaires d'autres pays qui occupent même des postes de direction dans leur mairie.

La population locale ne s'en réjouit pas, en général, d'autant que certains émettent déjà des jugements négatifs sur l'immigration intérieure, c'est-à-dire le déménagement de citoyens européens au sein de la communauté. Ainsi, l'afflux de ressortissants d'Europe de l'Est, notamment de Bulgares, de Hongrois et de Roumains, a provoqué des protestations en Grande Bretagne et aux Pays-Bas. La population estime que ces derniers augmentent la concurrence sur le marché du travail.

Parmi ces 33 millions d'immigrés dans les pays de l'UE, 12 millions sont des ressortissants des pays membres, c'est-à-dire des immigrés intérieurs. Selon Eurostat, la population totale de l'UE se chiffrait ainsi à 507,4 millions de personnes au 1er janvier 2014.

L'augmentation de l'immigration fait croître le chômage

Pratiquement tous les pays européens font face à un taux de chômage considérable: 10,5% de la population active en France, 4,9% en Allemagne, 24% en Espagne, 26% en Grèce.

La situation est assez paradoxale car l'afflux d'immigrés ne diminue toujours pas malgré la hausse du chômage. Les Européens sont, d'habitude, des travailleurs qualifiés et ne veulent pas de travail simple. C'est pourquoi ils préfèrent se contenter d'une indemnité de chômage en attendant une amélioration économique, alors que les immigrés s'occupent de tout le travail peu prestigieux.

L'issue de cette situation est toujours incertaine, bien que les hommes politiques commencent à évoquer ce problème. Le premier ministre britannique David Cameron a publié en fin d'année dernière un plan gouvernemental prévoyant une limitation des indemnités sociales pour les immigrés. Et son homologue hongrois Viktor Orban a récemment critiqué la situation relative à l'immigration dans l'Union européenne, la qualifiant de "menaçante".

Les clandestins ne font qu'aggraver la situation

L'immigration clandestine aggrave davantage ce problème. "Il est impossible de quantifier les masses de clandestins qui passent par les frontières européennes", fait remarquer Ilkka Laitinen, directeur exécutif de l'agence Frontex qui assure la protection des frontières extérieures de l'Union.

Des organismes analytiques indépendants estiment que près de 500 000 personnes arrivent chaque année en Europe dans la clandestinité. Les clandestins arrêtés sont renvoyés, mais beaucoup arrivent à rester sur le territoire de l'UE. Ils font le travail le plus dur pour un piètre salaire, ce qui est tout à fait convenable pour une certaine catégorie d'employeurs. Mais ils privent en résultat d'emploi ceux qui auraient pu le faire légalement.

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