Assemblée Nationale propose jusqu’aux douze dimanches travaillés par an

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C’est une image qui surprend souvent les étrangers : un village français désert un dimanche... Pas une âme qui vive, juste les voitures qui s’attardent pour quelques instants devant une boulangerie. Mais même là, midi passé, le rideau baisse, la porte claque, la rue replonge dans le sommeil provincial.

La nouvelle Loi Macron risque de perturber quelque peu cette habitude de la vie décontracté, mais aussi elle apportera plus de perturbation dans la vie associative, ou encore – privera les enfants d’assistance parentale lors de leurs sorties et animations dominicales. Dès que les premières modifications dans le fameux projet de Loi pour la croissance et l’activité ont été connues, jeudi dernier, l'Union nationale des associations familiales a annoncé que « L'extension du travail du dimanche aura « des conséquences négatives » pour l'organisation des familles et pour le travail des femmes »

Nous avons interrogé sur le sujet le rapporteur thématique et l’auteur d’amendements sur le travail dominical au sein de la commission spéciale, député de la 3e circonscription de la Manche, Stéphane Travert. Lui-même, en tant que «élu du peuple français » ne compte pas ses dimanches, pour lui, justement, ce sont les jours de rencontres avec ses électeurs et les associations, du travail de parlementaire donc.

« Dans d’autres corps de métier, - précise le député, - certains salaries peuvent être admis à travailler le dimanche, parce que cela leur rapporte une compensation salariale et un peu de pouvoir d’achat supplémentaire dans des périodes difficiles. » Il est vrai que certains métiers sous-entendent, par leur spécificité même qu’ils seront obligés de travailler le dimanche : les hôpitaux, les théâtres, les usines à cycle continu, ou encore les petits commerces d’alimentation ne ferment pas. « Si on prenait les commerces dans la zone rurale, - poursuit Stéphane Travert, - ce n’est pas seulement d’éventuelles pertes financières qui les poussent à ouvrir le dimanche, mais également la possibilité d’animer nos communes, nos territoires. Le projet de Loi sur lequel nous travaillons est plus accès sur l’ouverture dominicale des commerces de détail alimentaire et, plus particulièrement, des grandes surfaces qui ouvrent le dimanche »

Une chose qui peut paraitre surprenante dans le texte de la loi – c’est la mention de « mesures visant à améliorer au profit des salariés et des commerçants les dérogations exceptionnelles à l’interdiction du travail le dimanche et en soirée » Interdire de travailler dans la situation de crise ou tout pousse à augmenter plutôt la cadence et travailler d’avantage ? Stéphane Travert explique : « Nous considérons sur le territoire français que le repos dominical est une règle. C’est une base pour l’ensemble de Français. Nous souhaitons que l’ouverture dominicale des commerces reste une exception. C’est pourquoi il est nécessaire d’encadrer cette exception avec un certain nombre de textes, préciser les modalités d’ouvertures. Il est nécessaire de prendre les mesures qui protègent les salaries – le volontariat, la réversibilité du choix, mais aussi les compensations financières. Parce qu’on considère que dimanche est un jour ou on doit « faire société », vivre ensemble, mener une vie associative, partager des instants conviviaux avec nos amis ».

Quoi faire de Paris qui ne dort jamais ? Quoi faire d’espaces outlet et des villages commerciaux autour de Disneyland ? Quoi faire de la foule qui déambule sur les Grands Boulevards ? Les députés proposent de mettre plus de flexibilité dans le travail dominical : si la loi est adopte, les maires de communes auront la possibilité d’ouvrir les commerces jusqu’à douze fois par an ou ne pas ouvrir du tout, ils ne restent plus dans le carcan de cinq ouvertures annuel comme c’était auparavant.

Alors, travailler ou non le dimanche? Le choix devrait être libre. Mais aussi, comme la nouvelle Loi Macron prévoit « priver » les Français de certains dimanches, on devrait prendre conscience que dimanche prend de la valeur. Désormais on aurait réfléchis plus d’une fois avant de s’adonner à l’oisiveté écervelée, affalé sur le canapé, ou au shopping ou on traine les enfants dans les cages roulantes des caddies à travers les espaces infinies des supermarchés.

En fin de compte, le repos dominical devient valeur. Valeur de communauté. Valeur d’union. Valeur de famille. Valeur de resourcement.

Puisqu’un dimanche travaillé se monétise, un dimanche chômé est valorisé.

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