Le bilan des législatives anticipées en Grèce

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On assiste après la victoire convaincante du parti Syriza de la coalition de la gauche radicale aux législatives anticipées en Grèce à une situation foncièrement nouvelle dans le pays et dans l’UE en général. Les eurosceptiques accèdent pour la première fois dans l’histoire de l’UE au pouvoir dans un pays membre et, par conséquent, Bruxelles ne saura diriger l’UE et l’eurozone comme auparavant.

DiaporamaLégislatives anticipées en Grèce

A en juger d’après les récentes données, la coalition Syriza a failli s’assurer la majorité au parlement ayant gagné 149 mandats de 151 nécessaires. Or, cela n’est pas tellement important. Selon les experts grecs et étrangers, il est possible que Syriza forme une coalition nécessaire avec un petit parti, le plus probablement les « Grecs indépendants » adoptant une attitude pareille envers l’UE et ayant gagné 5% des suffrages. Le président de Russie Vladimir Poutine a déjà félicité le leader de la coalition Syriza Alexis Tsipras. Selon le service de presse présidentiel, le leader russe « s’est montré convaincu que la Russie et la Grèce intensifieraient la coopération traditionnellement constructive dans tous les domaines et réuniraient efficacement les efforts dans le règlement des problèmes européens et mondiaux ».

L’UE traversera une période difficile. Ce n’est pas l’appartenance de parti de la nouvelle coalition mais le respect des engagements, notamment dans le service des crédits évalués au total à 240 milliards d’euros qui compte pour l’UE. Alexis Tsipras a déjà déclaré qu’il exigerait l’annulation immédiate au moins de la moitié de la dette extérieure grecque : 318 milliards d’euros ce qui est supérieur aux crédits accordés par la Commission européenne, la Banque centrale et le FMI. Qui plus est, Tsipras a promis aux compatriotes de renoncer à l’épargne budgétaire, de majorer le salaire minimal et les pensions pour les démunis.

Tout en attribuant de telles promesses à la rhétorique électorale et aux « déclarations d’intention », il convient de noter que l’UE se heurtera à une autre Grèce et à une autre situation dans l’eurozone. Le premier ministre britannique David Cameron a souligné que la victoire de la coalition Syriza « accentuerait l’incertitude économique dans l’ensemble de l’Europe ».

Les législatives auront lieu en décembre en Espagne où l’analogue de Syriza : le parti radical de gauche Podemos formé en 2014 devient de plus en plus populaire. D’après les données rendues publiques en novembre dans le journal « El Pais », 22,2% des sondés se montrent prêts à voter pour Podemos, 13,1% - pour les socialistes et 10,4% - pour le Parti populaire au pouvoir. Si l’« effet domino » surgi en Grèce se répand sur d’autres pays de l’UE, il est possible qu’elle ne parvienne pas à y résister : du moins au plan financier, a dit à notre correspondant le professeur de l’Académie financière russe Boris Roubtsov :

En ce qui concerne la Grèce, tout est clair. Or, l’UE n’aura pas de forces pour faire face aux problèmes pareils en Espagne d’autant plus s’ils surgissent simultanément aux italiens. L’évolution des événements selon ce scénario promet des maux sérieux à l’UE et à l’eurozone.

Le triomphe des eurosceptiques en Grèce a suivi la proclamation par la Banque centrale européenne de son programme anticrise ambitieux supposant le rachat des obligations d’Etat et privées qui est considéré comme l’analogue européen du programme américain d’« atténuation quantitative ». Le programme prévu pour 18 mois qui prendra le départ en mars suppose l’octroi de 60 milliards d’euros par mois. L’évolution de la situation en Grèce constituera la première épreuve très sérieuse pour ce programme et ses initiateurs.

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