Occident-Russie : des tranchées au lieu des ponts ?

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Selon les médias, la Douma d’Etat russe estime inopportune la visite à Moscou fixée à fin janvier d’une délégation du Parlement européen avec à sa tête le député lituanien Gabrielius Landsbergis.

Désigné rapporteur sur la Russie, Landsbergis entendait recueillir les données appropriées. Selon le représentant permanent russe auprès de l’UE Vladimir Tchijov, le « contexte négatif » de la visite est à l’origine du refus d’accueillir la délégation bruxelloise.

Cet épisode d’apparence peu important traduit l’affaiblissement des contacts, en particulier parlementaires, entre les pays européens, plus précisément entre l’Occident et la Russie. « Tout porte à croire, a souligné Vladimir Tchijov cité par les agences en commentant l’incident, qu’il faut choisir un moment plus favorable lorsque le climat dans nos relations permettra au Parlement européen de ne pas dresser les obstacles supplémentaires au dialogue réciproque ».

Il convient d’évoquer, en commentant les liens interparlementaires, la session d’hiver de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui s’est ouverte le 26 janvier à Strasbourg. Les délégués à la session examineront, notamment, le problème des prérogatives de la délégation russe.

L’APCE a privé, comme on le sait, en avril 2014, en rapport avec la réunification de la Crimée à la Russie, la délégation russe du droit de vote jusqu’à janvier 2015 l’ayant exclue des organes directeurs. Les députés russes ont abandonné avant terme en signe de protestation la session ayant refusé de participer aux travaux de l’APCE.

Les affrontements de plus en plus acharnés sur les « fronts » diplomatiques dans le cadre de plusieurs institutions internationales prestigieuses risquent eux aussi de détruire les ponts dressés ces dernières années entre les structures d’Etat, les parlements et les organisations publiques des pays occidentaux et russes. Le CS de l’ONU examine le 26 janvier à sa séance le problème de l’aggravation de la crise ukrainienne. L’OSCE et la Commission OTAN-Ukraine s’entretiennent le même jour à ce sujet. Les chefs des diplomaties des pays de l’UE entendent se réunir jeudi prochain. Il n’est pas à douter que la Russie sera traditionnellement rendue responsable à tous ces forums de l’escalade du conflit intérieur en Ukraine.

Le chef du département des évaluations stratégiques du Centre d’analyse situationnelle de l’Académie des sciences de Russie ne se montre pas optimiste à ce sujet :

« Les espoirs concernant une coopération parlementaire tomberaient mal à propos dans la situation qui s’est créée, dit Serguei Outkine. S’il y a des progrès vers le règlement de la crise ukrainienne, ainsi que dans les relations Russie-UE, il seront enregistrés dans le cadre des contacts avec le président de Russie qui détermine la politique étrangère et dans le cadre de l’Exécutif. En ce qui concerne le Conseil de l’Europe, il ne faut pas entreprendre des démarches dures. Ce ne serait même pas une guillotine qui guérit le mal de tête mais un thermomètre cassé. »

Les ministres de la défense des pays de l’OTAN examineront en février les menaces nucléaires potentielles de la part de la Russie. Bref, des tranchées sont toujours creusées en Europe.

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