Le sort du continent européen se joue à Minsk

© REUTERS / Gleb GaranichMembers of the Ukrainian armed forces ride on an armoured personnel carrier (APC) near Debaltseve, eastern Ukraine, February 8, 2015
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Le bruit des canons s’entend en Europe.

Qualifiées par le président Hollande « d'une des dernières chances », les négociations sur la situation en Ukraine doivent reprendre à Minsk le 11 février dans « le format Normandie », c'est-à-dire en présence des chefs d'Etat de la Russie, de l'Ukraine, de l'Allemagne et de la France. En se rendant à Moscou vendredi dernier, François Hollande n'a pas eu peur de mots et déclaré haut et fort qu'il était indispensable de trouver « un accord durable de paix » afin d'éviter la guerre qui est le seul scénario possible au cas où le dialogue n'aboutit pas à une issue positive. Les termes employés par le président français portent à croire que les leadeurs européens commencent à se rendre compte de l'ampleur de la menace à laquelle est exposé aujourd'hui le continent européen, tandis que les peuples y habitant n'y sont apparemment pas du tout intéressés.

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Général Jean-Bernard Pinatel, expert reconnu des questions géopolitique, auteur du livre « Russie. Alliance vitale » est persuadé que le conflit ukrainien ne profite qu'aux Etats-Unis. « Le risque aujourd'hui c'est qu'on pousse au trop loin les choses. Et c'est pour cela que je salue le déplacement de Hollande et Merkel à Kiev et à Moscou pour essayer de ramener tout le monde autour de la table de négociation et éviter qu'en Europe s'installe un climat de guerre froide qui ferait certainement l'affaire des USA. Mais cela pénaliserait le développement économique de l'Europe et de la Russie et donc le bien-être de tous nos citoyens ».

Le Maïdan, contrairement à ce qu'on enseigne aux Européens, « ne s'est pas fait contre le président V. Ianoukovytch simplement par les Ukrainiens eux-mêmes » mais « depuis longtemps les USA voulaient rattacher l'Ukraine à l'Europe et donc à l'Otan », ce qui est considéré par beaucoup comme un casus belli pour la Russie.

Eh oui, tout au long du conflit ukrainien, les USA ne cessent de chercher la petite bête à la Russie en la menaçant. En la menaçant tantôt des sanctions économiques dont ils étaient l'initiateur, tantôt des promesses de fournir à Kiev une aide militaire ce qui est en train d'être réalisé. Là tout est clair.

Mais il y a un autre acteur de la tragédie qui se déroule en Ukraine. C'est évidemment l'Union européenne qui en l'absence de la politique de défense commune, faisant partie de l'Otan n'ose pas contredire les States. Mais jusqu'où irait l'Europe dans son envie de plaire aux Américains? Se peut-il qu'elle accepte d'être impliquée dans une guerre dont l'écho retentira aussitôt sur son propre sol?

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« Il n'y a pas de point de non-retour, affirme Général Pinatel, parce que je crois que la Russie, l'Ukraine et l'Europe n'ont absolument pas intérêt à installer un climat de guerre froide qui pourrait basculer, d'ailleurs, vers un climat de guerre chaude. Il n'y a pas de stade de non-retour parce que l'Ukraine a besoin de l'aide de l'Europe et de l'aide de la Russie pour survivre économiquement.

En saluant la démarche de la chancelière Merkel et du président Hollande qui ont rencontré les chefs d'Etat ukrainien et russe la semaine dernière, Jean-Bernard Pinatel propose un modèle qui pourrait servir d'exemple aux Ukrainiens.

« Il faut en arriver à une forme qu'on connaît aujourd'hui en Espagne où les provinces Basques et les provinces de Catalogne ont une large autonomie par rapport au gouvernement central. Au Pays basque, avec tout ce qui s'est passé avec l'ETA, aujourd'hui il n'y a pas une armée basque mais il y a une police basque, les impôts sont levés par les Basques. Tout cela est un modèle qu'il faut promouvoir en Ukraine parce qu'on ne peut pas sortir de ce conflit sans une large autonomie des provinces sud russophones », assure M. Pinatel.

D'après certaines informations, le plan de paix discuté par le duo Merkel-Hollande supposerait une plus large autonomie des régions de l'Est de l'Ukraine. Il se base sur la ligne de front actuelle, et prévoit, selon François Hollande qui s'est exprimé sur France 2, une zone démilitarisée de 50 à 70 kilomètres de large le long de cette ligne. Les Républiques de Donetsk et de Lougansk ont déjà envoyé leurs représentants à la capitale biélorusse. Vladimir Poutine, qui a fait savoir récemment que la Russie "ne comptait faire la guerre à personne", lui aussi s'apprête à quitter Moscou pour ne pas rater « la dernière chance » de mettre fin à la crise ukrainienne. Reste à savoir si les chefs d'Etats européens sont vraiment intéressés à en finir avec le drame ukrainien.
Néanmoins les doutes persistent vu que l'UE choisit à nouveau de faire pression sur la Russie en sortant un nouveau lot de sanctions.

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