Swiss Leaks: le scandale ne cesse de prendre de l'ampleur

© REUTERS / Arnd Wiegmann A traffic sign is seen in front of a branch office of HSBC bank at the Paradeplatz in Zurich February 9, 2015
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Le scandale qui a frappé la banque HSBC a atteint un niveau planétaire: la banque britannique pourrait faire face à de nouvelles enquêtes en France, en Grande Bretagne, en Belgique, en Argentine et aux États-Unis, écrit jeudi le quotidien Novye Izvestia.

Tout a commencé à partir de la filiale suisse de la banque HSBC et du dévoilement de documents secrets de l'établissement, concernant 106 000 personnes physiques et morales possédant 180 milliards de dollars. Ces informations avaient été volées en 2008 par Hervé Falciani, ancien employé du département IT de la banque, qui les a ensuite transmises aux autorités allemandes pour 2,5 millions d'euros. Malgré les protestations de la Suisse, la liste s'est retrouvée dans le collimateur de la justice allemande, suivie des parquets français et belge. L'analyse de ces données a réuni 140 journalistes de 45 pays, y compris des employés de BBC, du Monde, de Süddeutsche Zeitung et du Guardian.

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SwissLeaks: évasion fiscale à grande échelle chez HSBC
Les résultats de l'enquête sont impressionnants. D'après le Consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ), la banque a aidé ses clients à cacher aux autorités fiscales des sommes énormes grâce à des lacunes dans la législation. La liste de fraudeurs potentiels comprend des hommes politiques et d'affaires, des sportifs, des criminels des acteurs et des stars du show-business.

Le journal italien La Repubblica écrit que HSBC a également reçu des fonds de trafiquants de drogue mexicains et de terroristes d'Al-Qaïda: l'argent passait par les canaux illégaux des paradis fiscaux pour tomber entre les mains des ayatollahs jouant avec une bombe atomique.

Les sénateurs américains ont déjà accusé la banque de contrôle insuffisant de ses clients. Selon eux, cela a permis d'injecter dans le système financier américain les revenus "blanchis" de l'activité illégale de nombreux groupes mafieux, notamment des organisations mexicaines. Le journal britannique The Telegraph évoque un montant de 7 milliards de dollars transmis aux Etats-Unis via la filiale de HSBC au Mexique. La banque a consenti à payer à Washington près de 1,5 milliards de dollars d'amende et signé avec le ministère de la Justice du pays un accord concernant l'ajournement de la poursuite judiciaire.

Les 50 premières positions, sur la liste publiée par l'ICIJ, sont occupées par des ressortissants d'Europe, d'Amérique, du Proche-Orient, d'Inde et d'Australie. Les Russes se trouvent en 35ème position. Les documents indiquent que le total de leurs comptes chez HSBC se chiffre à 1,7 milliards de dollars. Globalement, les fichiers du "Swiss Leaks" contiennent des données sur 740 clients russes de la banque, qui ont ouvert 1 560 comptes.

Ce scandale autour de HSBC a déjà influé sur ses actions, qui ont perdu deux points, mais il est peu probable qu'il fragilise ses positions en général. Selon Forbes, le groupe HSBC Holdings est le leader de son secteur en Europe et la deuxième la plus grande entreprise financière du monde en capitalisation.

D'après Maxim Ossadtchi, chef du département analytique de BKF-bank, le cas de HSBC n'est par le premier du genre: "Des scandales liés au blanchiment d'argent éclatent de temps en temps dans le monde bancaire. Mais il est peu probable que HSBC subisse des pertes matérielles car le montant possible de l'amende est infime par rapport à ses actifs. Qui plus est, cette banque est une force géopolitique considérable. A titre de comparaison: le PIB russe est 1,5 fois inférieur à ses actifs".

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