Washington et Moscou se titillent au sujet des armes stratégiques

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L'administration américaine devra rendre compte cette semaine au congrès des mesures pouvant retenir la Russie dans le cadre du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Comme l'a noté la sous-secrétaire d'État américaine Rose Gottemoeller, si les leviers diplomatiques ne fonctionnaient pas, des mesures économiques voire militaires pourraient être entreprises.

U.S. president Ronald Reagan (left) and General Secretary of the Central Committee of CPSU Mikhail Gorbachev at the joint meeting exchanging ratification instruments on bringing into force Soviet-American treaty on elimination of medium and short range missiles. (File) - Sputnik Afrique
Contrôle des armements: le système russo-américain en péril
Étant donné que cette nouvelle agitation autour du Traité FNI intervient dans le contexte de l'"Acte de soutien à la liberté de l'Ukraine", tout est clair au sujet des mesures économiques: il s'agirait de sanctions, qui n'ont pour l'instant pas vraiment fait changer la position de Moscou. Et la Russie a déjà préparé une réplique aux mesures d'ordre militaire: une réponse asymétrique permettant de ne pas s'impliquer entièrement dans une course aux armements. Mais la question est de savoir quelle partie est davantage responsable de l'épuisement des ressources diplomatiques.

En 2002, les USA quittent unilatéralement le traité ABM de 1972, considéré comme la pierre angulaire de l'équilibre nucléaire mondial, annonçant la mise en place d'un système antimissile national soi-disant prévu pour se protéger des attaques des États voyous (notamment de l'Irak, de l'Iran et de la Corée du Nord) maîtrisant les technologies balistiques. Mais quand des éléments de l'ABM américain sont soudainement apparus aux frontières occidentales de la Russie, les USA se sont hâtés de préciser qu'ils étaient également préoccupés par la sécurité de leurs partenaires européens. Ils ont toutefois refusé de coopérer avec Moscou pour la mise en place d'un ABM commun pour des "raisons techniques" et ont continué leur travail. Aujourd'hui, en suspendant le déploiement du troisième échelon de l'ABM, les Américains comptent utiliser à terme des missiles mobiles SM-3 au lieu des missiles d'interception lourds à silo GBI.

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Mais le fait est que les intercepteurs GBI ont été conçus sur la base des missiles Minuteman et peuvent traiter avec le même succès des cibles au sol. Tout comme le SM-3, qui est plus sophistiqué que les Pershing-2 détruits dans le cadre du Traité FNI.

Par conséquent, il convient encore de déterminer qui a été le premier à enfreindre le Traité FNI. Selon le président de la commission de la Défense à la Douma, l'amiral Vladimir Komoedov, le système ABM américain mobile est un outil minutieusement camouflé de frappe globale immédiate, qui détruit la parité nucléaire.

Rappelons que le Traité FNI était entièrement rempli en juin 1991, et quand les USA ont commencé à mettre en place l'ABM européen, la Russie s'est retrouvée pratiquement sans défense. Pratiquement, mais pas entièrement. Les militaires ont retrouvé dans l'arsenal le complexe tactique Iskander-M, qui ne peut être intercepté par aucun ABM actuel, d'une portée de 500 km. Selon les spécialistes, son missile atteindra le centre de l'Europe depuis Kaliningrad avant que le personnel de l'ABM n'arrive à se brosser les dents. Mais les Américains sont surtout préoccupés par l'Iskander-K doté du missile de croisière R-500, dont les capacités techniques dépassent largement celles d'autres armées du monde.

Comme promis, donc, la Russie a trouvé une réponse asymétrique. Alors que la diplomatie américaine n'a pas été à la hauteur: il faut être aveugle et très hautain pour croire que la légende d'une menace balistique émanant des "États voyous" serait prise pour argent comptant. Les allusions aux sanctions supplémentaires et l'éventuelle sortie du Traité FNI ne sont pas une solution, parce que de facto les USA en sont sortis depuis longtemps. Par conséquent, les Américains n'ont pas d'arguments convaincants contre les Iskanders russes.

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