Les fantômes des fugitifs nazis hantent encore l'Amérique latine

© REUTERS / Clarin newspaperA wall and window in ruins are seen at a site of a possible Nazi safe haven near San Ignacio, in the northeastern Argentine province of Misiones, March 13, 2015.
A wall and window in ruins are seen at a site of a possible Nazi safe haven near San Ignacio, in the northeastern Argentine province of Misiones, March 13, 2015. - Sputnik Afrique
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Sensation dans la presse argentine cette semaine: les archéologues de l'Université de Buenos Aires ont trouvé dans un recoin lointain du pays des ruines de bâtiments qui auraient pu servir de refuge secret aux leaders du IIIe Reich qui avaient fui en Amérique latine après la Seconde Guerre mondiale, écrit vendredi le quotidien Novye Izvestia.

D'après le journal Clarin, un ensemble de trois bâtiments a été découvert dans le parc national de Teyu Cuare dans le nord de l'Argentine, près de la frontière paraguayenne. Les spécialistes ont trouvé sur le site cinq pièces allemandes battues en 1938-1941 et un fragment d'assiette en porcelaine portant l'inscription "Produit en Allemagne".

Clarin cite notamment Daniel Schávelzon, chef de l'équipe qui a découvert les ruines: "Les nazis ont lancé en pleine guerre un projet de création de refuges pour les leaders du IIIe Reich en cas de défaite. Ils construisaient ces bâtiments dans des lieux peu accessibles: au milieu des déserts, dans les montagnes ou dans la jungle, comme celui-ci".

Il s'est bientôt avéré que les journalistes argentins avaient mal interprété les propos de l'archéologue, qui n'étaient qu'une supposition. Alors que les ruines constituent probablement les restes d'un bâtiment construit encore au XVIIIe siècle et en principe déjà connu des spécialistes. L'origine de ces pièces allemandes reste pourtant un mystère. On ne peut donc pas réfuter complètement l'hypothèse selon laquelle des criminels de guerre allemands y auraient trouvé refuge. Qui plus est, la présence des nazis — y compris des hauts responsables du IIIe Reich — en Argentine est déjà un fait historique vérifié.

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Quand les États-Unis recrutaient des nazis
Comme rappelle dans ce contexte le Centre Simon-Wiesenthal — l'organisation principale qui recherche toujours les criminels nazis fugitifs — le président argentin Juan Peron (1946-1955, 1973-1974) avait permis aux nazis de vivre dans le sud de l'Amérique latine et leur avait même accordé un accueil chaleureux.
Sur ordre du président Peron, les autorités du pays avaient vendu 10 000 passeports argentins blancs à l'organisation ODESSA (cette structure allemande n'a rien à voir avec la ville ukrainienne) qui aidait les membres de la SS après la guerre. Il a été établi que le Brésil avait abrité de 1 500 à 2 000 nazis, et que de 500 à 1 000 criminels allemands s'étaient installés au Chili. Le Paraguay et l'Uruguay avaient également accueilli plusieurs centaines de nazis.

Une théorie avance qu'à la fin de la guerre, quand des combats féroces se déroulaient déjà à la chancellerie du Reich à Berlin, un sous-marin aurait débarqué en secret de Kiel. Ayant passé les barrages anti-sous-marins autour de la Grande Bretagne, il aurait atteint l'océan Atlantique pour mettre le cap sur le sud. Il lui fallait parcourir une grande distance. Les marins allemands portaient à l'autre bout du monde une partie de l'or du régime nazi. Le sous-marin aurait transporté vers la Patagonie 2,5 tonnes d'or, 90 kilos de platine, 4 600 carats de diamants et d'autres pierres précieuses. Soit 800 millions de dollars aux prix de la fin 1945. Selon les auteurs de la théorie, tout cet argent aurait été approprié par la famille Peron.

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