CounterPunch: l'Occident défie toute logique dans ses reportages sur l'Ukraine

La présentation de la crise ukrainienne dans les médias occidentaux est complètement dépourvue de logique, car les faits sont isolés de leur contexte, estime un analyste canadien.

La couverture invraisemblable des événements en Ukraine dans les médias occidentaux fait penser à un musée créationniste plutôt qu'à du journalisme: au lieu du contexte réel des événements, le lecteur n'y trouve que des fantaisies, affirme l'analyste canadien Ivaylo Grouev sur les pages du mensuel américain CounterPunch.

"Quand je suis les événements en Ukraine tels qu'ils sont présentés dans certains des médias occidentaux les plus respectables, j'ai l'étrange sensation de visiter un musée d'histoire naturelle. Pas un musée ordinaire, mais un musée créationniste", écrit l'analyste.

Selon lui, bien que les vidéos montrant des gens armées, des soldats, des ruines de maisons, des fragments d'un avion de ligne détruit, des foules de réfugiés et de personnes affamées soient réelles, leur interprétation donnée par les journalistes occidentaux "constitue un défi insurmontable à la logique de base". 

D'après M. Grouev, les médias occidentaux suivent une logique absurde en affirmant que "le régime libéral et démocratique pro-occidental à Kiev va résoudre tous les problèmes économiques, politiques et sociales du pays en proie à la corruption". Cette thèse est celle qui détermine la présentation des faits et des témoignages. 

A titre d'exemple, on peut citer les affrontements du 20 février 2014 à Kiev où 18 policiers ont été abattus par balles et plus d'une dizaine d'autres blessés. Les médias occidentaux ont immédiatement attribué ce crime aux forces de police ukrainiennes Berkout. Mais une question s'impose "à quoi bon tirer sur ses propres membres?". Les médias occidentaux n'attachent aucune importance à cette question, comme ils passent sous silence l'incendie "fortuit" survenu le 2 mai 2014 à Odessa.

"Pourquoi le gouvernement ukrainien n'a-t-il pas autorisé la Cour pénale internationale à ouvrir une enquête sur la tragédie d'Odessa? Pourquoi ces questions n'ont-elles jamais été évoquées par les grands noms du journalisme occidental?", demande l'analyste. 

Selon lui, les médias occidentaux préfèrent tout simplement ne pas citer les faits qui vont à l'encontre de leur "mythe sur l'Ukraine".  C'est la raison pour laquelle ils n'ont pas soufflé mot des personnes coupables d'avoir tiré des munitions au phosphore blanc interdites par la Convention de Genève, ni de l'utilisation de l'artillerie lourde, de l'aviation et de chars contre la population des régions de Donetsk et de Lougansk.

"En guise de réponse, on nous montre des images dramatiques. Or, celles-ci sont complètement isolées de leur contexte", conclut l'analyste canadien.