Cuba participera pour la première fois au sommet des Amériques

Le 7e sommet des Amériques, déjà qualifié d’historique, s'ouvre aujourd'hui au Panama, écrit vendredi le quotidien Kommersant. C'est la première fois que Cuba a été admise à ce rendez-vous des chefs d'Etat et de gouvernement des deux continents.

L'un des événements centraux en marge du sommet sera la rencontre entre Raul Castro et Barack Obama: les deux dirigeants tireront un bilan préliminaire du redémarrage des relations qui a démarré en décembre. Les réunions plénières porteront en particulier sur la crise au Venezuela — un pays qui divise aujourd'hui les Etats américains en deux camps.

Obama et Castro se sont rencontrés pour la première fois en décembre 2013 aux obsèques de l'ex-président de l'Afrique du Sud Nelson Mandela. Ils s'étaient limités à une poignée de main et à quelques phrases. Le 17 décembre, quand a été annoncé le début de la normalisation des relations, les dirigeants se sont entretenus par téléphone. Depuis, Washington et La Havane ont fait plusieurs pas importants l'un vers l'autre. L'administration d'Obama a assoupli les restrictions dans le domaine touristique, commercial et financier. Les parties se sont entendues sur le rétablissement entre les deux pays d'une communication téléphonique directe. Et d'ici peu, Cuba pourrait être rayée de la liste américaine des pays sponsorisant le terrorisme. La reprise des relations diplomatiques et l'ouverture d'ambassades devrait être l'étape suivante.

Ce redémarrage a eu un écho positif auprès des dirigeants latino-américains et des Cubains eux-mêmes. Selon le sondage de Bendixen & Amandi, 53% des habitants de l'île considèrent les USA comme un pays ami, et 80% ont une attitude positive envers Barack Obama. Sachant que selon la même étude la popularité de Raul Castro s'élève à 47%. Il est à noter qu'Obama a la même cote auprès des Américains.

Le sommet des Amériques portera également sur l'allié le plus proche de Cuba — le Venezuela. Son président, Nicolas Maduro, a l'intention de remettre à Barack Obama près de 10 millions de signatures pour l'annulation de la décision américaine d'adopter des sanctions contre certains membres du gouvernement bolivarien et d'inscrire le Venezuela dans la liste des pays représentant un danger pour les USA.

Les problèmes du Venezuela ne seront pas l'unique thème épineux du sommet. Le président uruguayen Tabare Vazquez a l'intention de critiquer les USA pour leur réticence à entretenir six anciens prisonniers de Guantanamo, auxquels l'Uruguay a accordé l'asile à la demande de Washington. Le secrétaire général de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) Ernesto Samper a promis d'évoquer la question de la fermeture de toutes les bases américaines sur le continent. Le dirigeant bolivien Evo Morales compte présenter depuis la tribune ses prétentions territoriales au Chili.