Expert: les USA en politique étrangère, tel un joueur qui a tout perdu

© AP Photo / Susan WalshBarack Obama
Barack Obama - Sputnik Afrique
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La politique étrangère du président américain Barack Obama est aujourd'hui remise en question par non seulement les républicains mais aussi par une partie des membres de son propre Parti démocrate.

On a bien l'impression que, dans sa politique étrangère, "tel un joueur qui a beaucoup perdu, l'Amérique entend récupérer ses gains sur un seul coup magistral", écrit le politologue français Dominique Moïsi pour Les Echos.

"Accélérateur de désordres au Proche-Orient par le passé, les Etats-Unis n'ont plus aujourd'hui l'appétit nécessaire à l'exercice de leurs responsabilités. Le décalage entre leurs propres priorités et l'évolution du monde l'explique", constate l'auteur. 

Et d'ajouter que toute la politique étrangère de l'administration Obama se trouvait aujourd'hui remise en question.  

"Obama sait-il ce qu'il fait au Proche-Orient, a-t-il une vision stratégique tant soit peu cohérente", se demandent, selon M.Moïsi, non seulement les républicains mais aussi une partie des démocrates.  

"Tout se passe en effet comme si, tel un joueur qui a beaucoup perdu, l'Amérique entendait récupérer ses gains sur un seul coup magistral, c'est-à-dire la signature d'un accord avec l'Iran", relève le politologue, prévenant toutefois que "Téhéran est bien conscient de cette situation et entend exploiter son avantage tactique au maximum de ses possibilités". 

L'auteur signale un décalage entre les ambitions affichées de l'Amérique d'Obama au lendemain des deux mandats de George W. Bush et l'environnement international.

"George W. Bush n'a pas seulement entraîné son pays dans des aventures militaires catastrophiques. Il a laissé un héritage tel que son successeur ne pouvait que vouloir faire l'inverse de ce qu'il avait fait", estime M.Moïsi. 

Comme résultat, "l'Amérique est ainsi passée en un espace de temps très court, de "trop" à "trop peu" dans sa relation au monde, Obama n'ayant pas su répondre aux défis d'un monde toujours plus en ébullition.

Il n'y a pas eu non plus, selon l'auteur, de "reset" (redémarrage, ndlr) avec la Russie de Poutine. 

"L'ambition de Barack Obama d'entrer dans l'histoire comme un président qui a transformé profondément et pour le mieux l'Amérique de l'intérieur était parfaitement légitime en elle-même. Mais elle n'était sans doute pas compatible avec l'évolution du monde sous ses deux mandats. C'est bien là tout le drame", conclut M.Moïsi.

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