Son fils part en Syrie: elle demande 110.000 euros de réparations à la France

© REUTERS / StringerFighters of the Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL)
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Le fils de Nadia est parti combattre en Syrie: selon elle, jamais on n'aurait dû lui permettre de sortir du territoire français: elle demande 110.000 euros de réparations à l’État français.

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Fin 2013 l'un de ses fils, Brian, quittait le foyer familial. Accompagné de trois amis il avait ensuite décollé de Nice à destination de la Turquie, puis avait franchi la frontière syrienne pour rejoindre les rangs du groupe extrémiste Etat islamique. De temps en temps, il appelle à la maison. Quand sa mère a appris que l'un de ses camarades de classe avait été tué à l'étranger, elle a estimé que les gardes-frontières de l'aéroport de Nice, rattachés au ministère de l'Intérieur, n'auraient pas dû laisser Brian quitter le pays, étant donné qu'au moment de son départ il avait seulement 16 ans et partait avec un aller simple et sans bagages.

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Au tribunal administratif de Paris, où la plainte de Nadia a été examinée, son avocate Me Samia Maktouf a mis l'accent sur le fait que la police de l'aéroport avait commis "une faute grave", dont les autorités devaient assumer les conséquences. L'indemnité de 110.000 euros, selon elle, est appelée à "compenser le préjudice moral et les souffrances" de cette mère de quatre enfants, y compris celles de Brian qui a rejoint l'EI. Les représentants du ministère de l'Intérieur au procès, s'ils compatissaient au sort de la Niçoise, ont tout de même déclaré que les gardes-frontières n'avaient commis aucune faute. Le fait est que Brian, qui s'est converti à l'islam l'an dernier, ne s'était pas fait remarquer en prenant contact avec des milieux extrémistes et son nom ne figurait pas sur les listes noires interdisant de quitter le sol national. De plus, les mineurs français ont le droit de voyager avec leur carte d'identité ou leur passeport depuis deux ans. Enfin, Brian n'avait pas besoin de visa turque car Paris et Ankara ont instauré un régime sans visa.

Au cours du procès on a pu apprendre que Nadia avait eu vent des plans de son fils par ses voisins, à quelques jours de sa disparition. La femme n'y a probablement accordé aucune importance et s'est rendue à la police seulement le lendemain du départ de Brian.

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C'était manifestement une erreur de sa part. Le ministère de l'Intérieur, depuis un an déjà, a mis en place un numéro vert pour rapporter aux autorités tout soupçon sur la radicalisation des jeunes, qui plus est sur leur intention de se rendre dans la zone du conflit en Syrie et en Irak.

Le tribunal parisien rendra sa décision dans quelques jours ou semaines. Selon les avocats, l'indemnité sera refusée à Nadia mais les autorités tireront des leçons de cette affaire. Le contrôle sera très certainement renforcé dans les aéroports français et des autorisations parentales écrites pourraient être exigées, comme avant, pour les mineurs voyageant seuls. 

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