La sous-secrétaire d'Etat américaine pour l'Europe et l'Eurasie, Victoria Nuland, se rendra mercredi à Berlin pour évoquer avec les autorités allemandes les "défis mondiaux et transatlantiques", a annoncé le département d'Etat dans un communiqué.
Par "défis transatlantiques", Washington entend généralement ses désaccords avec Moscou, désaccords qui ont déjà fourni à l'Otan l'occasion d'intensifier ses activités en Europe. Les Etats-Unis se prononcent pour le maintien, voire le durcissement des sanctions antirusses et appellent leurs partenaires européens à adopter la même position.
Les divergences entre les Américains et les Allemands sur l'attitude à adopter envers la Russie plongent leurs racines dans l'histoire, l'économie et la géographie, a déclaré Bruce Stokes, directeur de Global Economic Attitudes au Pew Research Center à Washington, dans une interview à l'hebdomadaire allemand Die Zeit.
"Si la Guerre froide se transformait en guerre réelle, l'Allemagne serait la première victime", estime M. Stokes. C'est la raison pour laquelle la plupart des Allemands, surtout les personnes âgées, ne veulent pas que l'Otan soutienne l'Ukraine au risque de provoquer un conflit avec la Russie, a ajouté l'analyste.
"Il s'agit visiblement là de conséquences de la Guerre froide. Mais nous y trouvons également l'écho de la Seconde Guerre mondiale. Les Allemands ne veulent pas que cette horreur se répète", a conclu l'expert américain.