Accord avec l'Iran: les cours pétroliers vont-ils encore chuter?

© Flickr / Dana Schagunn / Oil Well Pump JackOil Well Pump Jack
Oil Well Pump Jack - Sputnik Afrique
S'abonner
La levée des sanctions contre l'Iran signifie qu'un acteur majeur est de retour sur le marché pétrolier, ce qui pourrait sérieusement affecter les cours de l'or noir, écrit mercredi 15 juillet le quotidien RBC.

Le 14 juillet, les six médiateurs internationaux — Russie, USA, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne — ont trouvé un terrain d'entente avec l'Iran sur la levée progressive des sanctions internationales de l'Onu et des sanctions unilatérales de l'UE et des USA contre ce pays, en échange d'une réduction contrôlée du programme nucléaire iranien.

Parmi les nombreuses conséquences de cette décision: le prochain retour du pétrole iranien sur le marché mondial. L'annulation imminente des sanctions a fait chuter le baril de presque 2% dans les heures qui ont suivi cette annonce. Mais on ignore si le retour de l'Iran sur le marché mondial fera encore s'effondrer les tarifs.

In response to the high cost of US shale, Saudi Arabia has been selling its massive stockpile of crude oil at rock-bottom prices. - Sputnik Afrique
L'Europe attend avec impatience le pétrole iranien
Tout d'abord, l'interdiction qui pèse sur les exportations de pétrole brut iranien ne sera pas abrogée immédiatement. L'accord ne précise pas de dates concrètes mais il stipule que les sanctions seront levées "au moment de la confirmation par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que l'Iran a accompli toutes les démarches convenues concernant son programme nucléaire". L'Iran entamera la mise en œuvre de ces mesures (réduction du nombre de centrifugeuses, reconversion du site d'enrichissement de Fordo, etc.) fin octobre, d'après une annexe à l'accord, puis prendra plusieurs mois, c'est pourquoi les sanctions ne seront pas levées avant début 2016. De plus, si Téhéran enfreignait un engagement quelconque, les sanctions pourraient être rétablies.

Pour l'Iran, exporter son pétrole est très difficile aujourd'hui. L'UE a interdit en 2012 à ses membres d'en acheter et les USA ont pris cette décision dès la fin des années 1980. Ils ont même adopté des sanctions supplémentaires contre les autres pays osant le faire.

Jusqu'au milieu de l'année 2012, l'Iran livrait son pétrole à 21 pays, exportant jusqu'à 2,5 millions de barils par jour (informations de 2011).

En 2013, les sanctions occidentales ont été assouplies vis-à-vis des exportations pétrolières iraniennes. La Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, la Turquie et Taïwan ont été autorisés à acheter du pétrole iranien à des quantités limitées. Selon le ministère américain de l'Énergie, l'Iran fournissait alors en moyenne 1,4 million de barils sur le marché mondial.

Нефть дорожает на ожиданиях данных о снижении запасов в США - Sputnik Afrique
Expert: effondrement du pétrole en cas de levée des sanctions contre l’Iran
Selon l'Agence d'information sur l'énergie des États-Unis, l'Iran est quatrième au classement des pays disposant des plus grandes réserves de pétrole avec près de 160 milliards de barils.

Il est encore difficile de prédire les conséquences à long terme de l'annulation de l'embargo pétrolier. Dans le meilleur des cas, les exportations pétrolières libres de pétrole iranien commenceront début 2016, essentiellement dirigées vers les pays d'Asie du Sud-Est. Mais Téhéran espère que l'UE rétablira ses achats également, estime Alexeï Kokine, analyste de la banque Uralsib.

Les experts occidentaux sont convaincus que l'Iran pourra fournir jusqu'à 500 000 barils par jour sur le marché mondial immédiatement après la levée des sanctions. C'est également ce qui a été annoncé par le ministre iranien du Pétrole Bijan Zangeneh.

Selon Mikhaïl Kroutikhine, partenaire de la société RusEnergy, l'apparition sur le marché de 0,5-1 million de barils par jour pourrait faire baisser le prix du baril à 45 dollars.

En revanche, la situation actuelle sur le marché pourrait empêcher un retour triomphal de l'Iran. On constate en effet un important excès de l'offre, combinée à une réduction de la demande pétrolière globale à cause de la faible croissance économique mondiale. De plus, fin juin-début juillet, la Chine a vécu un crash boursier, qui risque de ralentir sérieusement l'économie chinoise, principale locomotive de l'économie mondiale.

 

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала