John Kerry prix Nobel de la paix après l'accord sur l'Iran?

© AP Photo / Rick Wilking, PoolUS Secretary of State John Kerry, left, shakes hands with Iranian Foreign Minister Mohammad Javad Zarif
US Secretary of State John Kerry, left, shakes hands with Iranian Foreign Minister Mohammad Javad Zarif - Sputnik Afrique
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Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif et le secrétaire d'État US John Kerry pourraient être candidats au prix Nobel de la paix 2016.

C'est ce qu'a déclaré Tariq Rauf, directeur du programme de désarmement à l'Institut international de recherche sur la la paix de Stockholm (SIPRI) après la signature à Vienne de l'accord sur le programme nucléaire iranien, écrit vendredi le quotidien Novye Izvestia.

Le SIPRI s'est empressé d'annoncer que l'institut n'avait pas l'intention d'avancer les candidatures de Zarif et de Kerry, mais que même si Rauf avait exprimé son avis personnel, il faisait certainement partie des premiers à avoir eu cette idée.

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"Ne fâchez jamais les Iraniens!"
Tous les politologues ont évoqué les conséquences profondes et nombreuses de l'accord dès le lendemain de sa signature. Le président de la société Eurasia Group, Ian Bremmer, a notamment souligné trois conséquences principales.

Premièrement: il aggravera les relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite, qui s'affrontent depuis des années avec plus ou moins de succès au Moyen-Orient sur plusieurs fronts. Le conflit pourrait reprendre de plus belle après le compromis de Vienne. Les Saoudiens ne font pas confiance aux Iraniens et pensent que ces derniers vont enfreindre les conditions de l'accord. Riyad a immédiatement promis d'accélérer son propre programme nucléaire et il se pourrait que les alliés de l'Arabie saoudite dans le Golfe se joignent à cette course aux armements.

Ces craintes sont compréhensibles parce que l'Iran, déjà très puissant, va recevoir des dizaines, voire des centaines de milliards de dollars après la levée des sanctions. Bremmer estime que la balance penchera définitivement du côté des Iraniens. La sincérité de Tel-Aviv, qui dispose manifestement déjà de l'arme nucléaire, suscite encore plus de doutes. Il convient de rappeler les rumeurs selon lesquelles l'aviation israélienne pourrait attaquer seule les sites nucléaires iraniens sans consulter Washington. L'accord pourrait pousser les ennemis jurés, l'Arabie saoudite et Israël, à s'allier. Ils ont déjà annoncé la formation d'un front uni contre l'accord signé à Vienne.

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La Russie, les USA et Assad réunis par l'Iran
Deuxièmement, selon Bremmer, cet accord lève le blocus et les sanctions contre l'Iran avec toutes les conséquences positives que cela implique pour l'économie iranienne. Les investisseurs occidentaux attendent le feu vert pour se lancer en Iran (un marché de 80 millions d'habitants), le 4e pays mondial en termes de réserves pétrolières et 2e en matière de gaz. La levée des sanctions pourrait permettre à l'Iran d'arriver à une croissance économique de 8% par an, selon certains économistes.

Troisièmement, cet accord libérera définitivement les mains de Téhéran, du moins la Maison blanche l'espère, pour combattre l'État islamique. Les capacités de Washington sont très limitées dans cette lutte alors que l'Iran convient le mieux pour tenir le rôle du principal combattant contre les extrémistes sunnites. D'ailleurs, cette bataille est l'une des raisons qui rendent inévitable la normalisation des relations entre les USA et l'Iran.

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