Double bashing contre Merkel

© AP Photo / Matthias SchraderA balloon with a portrait of German chancellor Angela Merkel. Munich, Germany, Friday, June 5, 2015
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Une semaine de buzz politique: la chancelière allemande a défrayé la chronique.

Cette semaine Angela Merkel est bashée des deux côtés: à la fois par les intellectuels et par la blogosphère populaire.

Dimanche dernier, c'est Paul Krugman qui se solidarise avec le hashtag #thisisacoup dans un article du New York Times.

This photo taken in Athens on July 11, 2015 the map of Europe represented on a euro coin and banknotes - Sputnik Afrique
L'intransigeance allemande, le début de la fin pour l'Union européenne ?
Voici ses propos traduits par le Courrier international: "Ça va bien plus loin que des mesures sévères, on est dans un pur esprit de vengeance; dans la destruction complète de la souveraineté nationale et dans la destruction de tout espoir de soulagement. On peut présumer que c'est une offre que les Grecs ne peuvent accepter, mais même dans ce cas, c'est une trahison grotesque de tout ce dont le projet européen est censé représenter".

Retweeté 300 000 fois en 24 heures, le hashtag #thisisacoup suppose que l'acceptation par la Grèce des conditions qui lui ont été imposées peut être comparée à un vrai coup d'Etat. Mais orchestré par qui?

L'Allemagne, première économie européenne et un des plus grands créanciers de la Grèce, s'est vite retrouvée coupable de ce coup d'Etat présumé.

Et Merkel, qui était au cœur du débat et dès le début partisane de la ligne dure, est maintenant l'ennemi №1. Si pour les blogueurs critiques, l'Allemagne est devenu un Mordor (sinistre pays du Seigneur des Anneaux), il fallait bien trouver un méchant Roi Sauron.

Ce sentiment anti-Merkel est très fort en France.

Sur les réseaux sociaux François Hollande figurait tantôt comme un héros capable de sauver les Grecs à lui seul. Comme dans cette reprise de Karaté Kid

…tantôt comme un petit complice: « Si Tsipras avait le couteau sous la gorge, Merkel tenait le couteau et Hollande surveillait la porte »

Finalement, les blogueurs sont allés jusqu'à comparer Merkel à Hitler. D'ailleurs, je ne dirai pas que ce soit excessivement original: la loi de Godwin frappe toujours. Si on essaie de taper deux mots (Merkel et Hitler) sur Twitter, on découvre que tous les jours au moins un blogueur s'exerce à les comparer. Surtout si on le fait en caractères grecques (« Μέρκελ » et « Χίτλερ »).

Mais ce qui est bon pour le public progressiste international ne l'est pas pour l'électorat allemand. Au contraire, Angela Merkel peut se réjouir de chaque caricature à la petite moustache et croix gammée dessinée par les Grecs. Cela ne fait que souder les rangs allemands.

Mais cette semaine n'a vraiment pas été facile pour la chancelière. Elle s'est encore fait ridiculiser à domicile.

German Chancellor Angela Merkel - Sputnik Afrique
Quand Merkel fait pleurer une petite réfugiée palestinienne
Une rencontre entre la chancelière et une trentaine de lycéens de Rostock le 15 juillet. Lors d'une discussion nommée « Bien vivre en Allemagne », une petite Palestinienne, Reem, arrivée du Liban il y a quatre ans, lui demande en bon allemand, pourquoi elle devait être expulsée alors qu'elle avait envie d'étudier en Allemagne. « Je veux étudier, c'est vraiment mon souhait »

Réponse de Merkel: « La politique est quelque chose de grave. Tu es en face de moi et tu es une personne très sympathique mais tu sais que dans les camps de réfugiés au Liban, vous êtes des centaines et des centaines, et si nous nous mettons à dire que vous pouvez venir tous, nous ne pourrons pas régler la situation »

Cela n'a pas du tout convaincu la jeune fille, qui a éclaté en sanglots.

Dans l'espoir de sauver la situation, la chancelière lui a caressé le front et lui a dit qu'elle avait très bien fait de lui poser cette question.

Cette image diffusée par la télé allemande s'est immédiatement transformé en mème internet.

#merkelstreichelt: ce hashtag allemand veut dire « Merkel console ».

Sur une des photos montées elle console donc Alexis Tsipras

Sur le fameux cliché avec Barack Obama, elle lui explique pourquoi elle a décidé de consoler la petite fille.

Finalement, les blogueurs remettent en question sa capacité d'éprouver de la compassion, toutes les fois où elle se montre empathique pouvant être enregistré sur une disquette de 3 pouces.

La chancelière allemande est comme la première de la classe: elle est sûre de tout faire comme il faut, en plus d'avoir les meilleures notes, elle s'engage dans les toutes activités possibles et chante à la chorale. Mais à sa grande surprise, elle n'est pas au top de sa popularité.

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