La politique fédérale est impuissante face à cette vague de migration. La société est divisée face à cette situation, propice à la xénophobie, au populisme et à la violence.
La revue Der Spiegel publie l'analyse du département fédéral pénal, qui constate une aggravation dramatique de la situation dans les lieux où sont installés les immigrés. En juillet, 199 attaques avaient été commises contre de tels centres depuis le début de l'année en Allemagne, dont 37 tentatives d'incendie. Sachant que si, à Berlin, le nombre d'attaques s'est légèrement réduit, dans les Länder comme la Rhénanie-Palatinat, le Schleswig-Holstein, la Saxe et la Basse-Saxe il a considérablement augmenté.
Une nouvelle manifestation s'est déroulée récemment à Dresde contre la construction d'un campement prévu pour 1,100 immigrants. L'atmosphère est également tendue entre les migrants eux-mêmes. Des rixes importantes impliquant des Syriens, des Afghans et des Albanais ont eu lieu à Suhl, Dresde et Trèves. A Bonn, la police a réussi à stopper — en ouvrant le feu —un Guinéen qui s'était mis à distribuer des coups de couteau.
Ces dernières semaines circule l'idée d'une loi spéciale pour établir un règlement de reconnaissance d'un individu comme demandeur d'asile ou réfugié. L'initiative est avancée par le parti social-démocrate (SPD) et soutenue par les forces d'opposition. Selon certaines informations, la chancelière allemande Angela Merkel y adhérerait également. Cette nouvelle loi sera examinée au cours du prochain congrès du parti en décembre.
Par conséquent, le problème de l'immigration continuera pendant encore longtemps de déchirer le milieu politique et la société allemands. A moins qu'il ne se règle de lui-même. L'Office fédéral des statistiques a ainsi dévoilé dimanche que 20,3% de la population allemande, soit 16,4 millions de personnes, sont aujourd'hui d'origine étrangère. Leur nombre a augmenté de 1,5 million depuis 2011.