Libye: les islamistes rejoignent les négociations

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Le dernier cycle de négociations sur le conflit en Libye s'est achevé hier, avec la participation des représentants du gouvernement légitime de Tobrouk, mais aussi de leurs opposants du gouvernement islamiste de Tripoli non reconnu par la communauté internationale, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

L'objectif est de former un gouvernement d'unité nationale dans ce pays ravagé par la guerre. L'Onu, qui avait insisté sur la reprise des négociations, est très ambitieuse: elle souhaite sortir le pays de l'état de division dans lequel il se trouve depuis quatre ans d'ici début septembre.

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Dans une conférence de presse à Genève, le porte-parole du secrétaire général de l'Onu Bernardino Leon a annoncé que le prochain cycle de négociations se déroulerait dans trois semaines.

D'ici là, les belligérants doivent s'entendre sur deux thèmes essentiels. Premièrement, les annexes à l'accord politique global de paix conclu le 11 juillet à Skhirat, au Maroc. Deuxièmement, la composition du gouvernement d'unité nationale qui travaillerait pendant un an et représenterait, selon Bernardino Leon, "tous les Libyens". Il serait dirigé par un premier ministre et deux vices-premiers ministres. En juillet, les délégués du congrès islamiste (qui contrôle toujours la capitale Tripoli) avaient boycotté la réunion au Maroc. Seuls les émissaires du gouvernement de Tobrouk avaient signé l'accord de Skhirat. Mais tous les acteurs du conflit libyen ont participé au dernier cycle de négociations à Genève.

Le premier ministre libyen Abdallah al-Thani reconnu par la communauté internationale, qui dirige depuis mars 2014 le gouvernement laïque dans l'est du pays, a déclaré à une chaîne libyenne privée qu'il présenterait prochainement sa démission.

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Al-Thani avait déjà évoqué son éventuelle démission en avril 2014 parce que le poste de premier ministre qu'il occupe représente une menace pour sa famille. Mais il n'avait pas quitté son poste. La dernière annonce a également été démentie par le porte-parole du gouvernement libyen officiel, qui a expliqué à l'agence de presse Reuters ce que le chef du gouvernement voulait vraiment dire: il quittera son poste si la population l'exigeait directement. De plus, la demande de démission doit passer par la chambre des représentants, qui déciderait de l'accepter ou non.

Comme l'a déclaré Oleg Boulaev, expert du Centre d'études africaines à l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie, les chances de parvenir à un consensus entre les belligérants libyens dans les semaines à venir sont fragiles, car la situation de la répartition des forces n'évolue pas pour le mieux. Selon lui, des représentants des deux gouvernements ne souhaitent pas de compromis ni l'apparition d'un "gouvernement d'unité nationale", comme l'appelle l'Onu. 

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