Le troisième paquet d'aide pour la Grèce, une anesthésie temporaire

© REUTERS / Christian HartmannParliamentary session in Athens, Greece
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Le parlement grec se prononcera aujourd'hui sur le nouvel accord atteint par le premier ministre Alexis Tsipras avec les créanciers du pays.

Si les Grecs soutenaient ce paquet d'aide, les ministres des Finances de la zone euro se réuniraient dans la soirée à Bruxelles et leur verdict s'adresserait aux pays dont dépend l'octroi des fonds pour la troisième paquet d'aide. La Commission européenne donnerait alors son accord avant mercredi prochain pour que la Grèce ait le temps d'obtenir la première tranche pour rembourser à la Banque centrale européenne (BCE) plusieurs milliards d'euros.

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Le calendrier est donc bien fixé, mais les principaux acteurs à Athènes, Bruxelles et Berlin ne sont pas pour autant certains que la situation pourra s'arranger. Un mémorandum d'entente a été présenté aux gouvernements des pays de la zone euro mardi puis officiellement accepté par les créanciers de la Grèce — la Commission européenne, de la BCE, du FMI et le Mécanisme européen de stabilisation — et le gouvernement grec. Ce document de base de 29 pages présente le programme d'un nouveau crédit de trois ans à hauteur de 86 milliards d'euros sous conditions de réformes. Néanmoins, tout est loin d'être aussi simple.

A commencer par le désaccord entre la chancelière allemande Angela Merkel et la directrice du FMI Christine Lagarde. La participation du FMI au troisième paquet d'aide a une importance fondamentale pour Berlin, notamment compte tenu de l'opposition que Merkel rencontre au Bundestag au sujet de sa politique européenne. Mais il est clair dès à présent que si le calendrier en question était respecté, le FMI ne financerait pas la première tranche. L'institution indique également que la question du cofinancement ne serait pas réglée avant l'automne. Lagarde prône l'annulation d'une partie de la dette grecque, ce que l'Allemagne rejette en bloc.

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Hormis le FMI, la Finlande compte également se retirer du projet. "Nous n'augmenterons pas les crédits finlandais et ne réduirons pas la dette grecque", avertit le ministre des Affaires étrangères Timo Soini.

A l'approche des débats sur la question grecque au Bundestag, qui pourraient se tenir en début de semaine prochaine, des divergences sont apparues hier à Berlin entre les ministres des Finances et de l'Économie. D'après le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, dans le nouveau document sur les accords de Bruxelles seulement trois tâches sont remplies, et les cinq autres tâches ne l'ont été que partiellement. Berlin rejette même l'allusion lointaine, dans le mémorandum, à une éventuelle réduction de la dette à terme. Ou encore le fait que le document prescrive à Athènes de procéder à des réformes structurelles non pas sous la direction, mais en "coopération étroite avec Bruxelles". Plusieurs autres points semblent dissimuler une aspiration à tenir Athènes en laisse.

Ce qui ne simplifie pas la mission déjà difficile de Tsipras, qui consiste à faire approuver le troisième paquet d'aide par son parlement. Les observateurs pensent que l'aile gauche de Syriza, une fois de plus, ne sera pas d'accord avec le gouvernement et que le projet sera rejeté par 50 députés. Athènes n'exclut pas des conséquences politiques pouvant aller jusqu'à la tenue d'élections anticipées.

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