Sergueï Lavrov a déclaré mercredi aux journalistes qu'une rencontre entre les chefs d'État était envisageable si un tel signal était envoyé par Washington.
Le président russe compte participer en septembre à la session de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Jusqu'ici, il y était intervenu à trois reprises: en 2000, en 2003 et en 2005. En 2009, Dmitri Medvedev, président russe à l'époque, avait également prononcé un discours à la tribune de l'Onu.
Andreï Souchentsov, responsable de l'agence Politique étrangère et directeur des programmes du Club Valdaï, est encore plus optimiste. Selon lui, les circonstances sont favorables à cette rencontre: Washington n'a plus de certitudes concernant les actions de la Russie vis-à-vis de la crise ukrainienne, on constate une coopération constructive avec Moscou sur d'autres sujets, par exemple la question iranienne. Cette rencontre, si elle avait lieu, serait probablement consacrée aux questions d'actualité mais serait perçue "comme un événement symbolique, une percée", note l'expert.
Andreï Kortounov suppose qu'en évoquant cette rencontre, Sergueï Lavrov a fait une "offre publique". "S'il a fait une telle déclaration, elle indique que des consultations préliminaires [avec la partie américaine] ont tout de même eu lieu et que la réaction était positive", déclare l'expert. Si cette rencontre ne se tenait pas, ce serait un signal à la Russie, à l'establishment américain et au monde entier montrant que "l'administration d'Obama estime impossible le dialogue avec Vladimir Poutine". Dans ce cas, il faudrait s'attendre au renforcement de la rhétorique antiaméricaine du Kremlin et des conséquences pour les organisations américaines travaillant en Russie, conclut Andreï Kortounov.