Dans cette campagne présidentielle américaine, les candidats républicains appellent à une politique étrangère caractérisée par une exacerbation insensée de la peur et de l'agression, écrit la rédactrice en chef du magazine The Nation, Katrina Vanden Heuvel, dans sa colonne du Washington Post.
Elle reprend une déclaration du diplomate George Kennan à l'époque de la Guerre froide, qui avait déclaré un jour que les USA ne devaient pas "sauter comme un éléphant effrayé par une souris". Selon Katrina Vanden Heuvel, cette comparaison convient parfaitement à la situation actuelle.
L'ordre du jour proposé par le Parti républicain comprend des plans pour annuler l'accord nucléaire avec l'Iran, une escalade de la tension dans les relations avec la Russie, une rupture des liens diplomatiques avec Cuba et un déploiement de troupes américaines en Syrie, écrit-elle.
"Paranoïa et arrogance", propres à ces politiques, mènent les USA vers une ingérence militaire dans des crises qui pourraient être réglées autrement, vers davantage de chaos au Moyen-Orient et en Europe de l'Est, et au final tout cela pourrait tourner à une catastrophe en politique étrangère, selon elle.
Les leaders du Parti démocrate, dans certains cas, optent tout de même pour la diplomatie en tant qu'alternative à la force militaire, par exemple vis-à-vis de Cuba et de l'Iran. Cependant, les interventionnistes libéraux dominent toujours au sein du parti, comme en témoigne la position erronée des démocrates par rapport à l'Ukraine et à la Syrie, ainsi que le soutien de l'intervention militaire en Libye, écrit Katrina Vanden Heuvel.
Tous ceux qui doutent du caractère "irremplaçable" des USA sur la scène internationale sont accusés de manque de patriotisme. Alors que l'Amérique a besoin d'une discussion réfléchie et sérieuse qui aiderait à "séparer les souris des problèmes réels", conclut Katrina Vanden Heuvel.