Les oligarques, eux, conservent leur force et leurs pouvoirs grâce au laisser-faire du système judiciaire corrompu, en dépit des tonnantes déclarations et promesses du président ukrainien, notent les journalistes.
Le président ukrainien Petro Porochenko parle publiquement de réformes, mais l'Ukraine est toujours dirigée par l'argent et la corruption, écrit Foreign Policy.
La revue rappelle qu'il y a quelques semaines, Porochenko avait publié dans le Wall Street Journal un article faisant l'éloge de ses exploits au poste présidentiel et affirmant que son gouvernement avait déjà beaucoup progressé dans la lutte contre la corruption et l'inefficacité politique.
Mais il est impossible de vérifier en pratique la déclaration du président selon laquelle "l'an dernier, 2 702 anciens responsables et fonctionnaires ont été condamnés pour corruption". Quand un journaliste de Foreign Policy a demandé à l'administration présidentielle d'Ukraine la liste de ces condamnés, comptant sur la "transparence tant vantée de l'Ukraine" après le Maïdan, sa requête a été rejetée en prétextant que ces noms étaient "confidentiels".
RT @loogunda "#Kyiv: Independence Sq (=#Maidan) in 1991-2015. More images at … pic.twitter.com/xZ12hUABuL" http://t.co/Wq6HgminDE
— Vasyl Pawlowsky (@uamuzik) 22 августа 2015
Cette réticence est très révélatrice, indique l'article: tout le monde exige de Porochenko qu'il tienne enfin ses promesses de réformes et éradique la corruption.
Les changements, en Ukraine, sont menacés par l'emprise de la corruption. Cette dernière est d'une telle envergure que parmi les 15 anciennes républiques soviétiques, Kiev ne devance que trois pays, selon Transparency International.
Paradoxalement, la colère contre les oligarques était justement la force motrice du Maïdan. Viktor Ianoukovitch a été remplacé par le milliardaire Petro Porochenko, qui n'est pas à même de maîtriser le pouvoir des oligarques, indique la revue.
"Porochenko ne fait qu'aggraver les problèmes en nommant des procureurs incompétents et corrompus qui se discréditent rapidement par leur inaction ou la protection de leurs collègues corrompus. L'élite dirigeante et les oligarques ne sont jamais poursuivis, à moins qu'ils n'attirent l'attention de la police dans d'autres pays", souligne l'auteur de l'article.