Brésil: les cyber-espions ne passeront plus!

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Le Brésil envisage de lancer un satellite géostationnaire de défense et de communication stratégique au dernier trimestre de 2016 afin de se rendre moins vulnérable face à l’espionnage de ses données informatiques par des pays tiers, dont notamment les Etats-Unis.

La décision de mettre en place un système de sécurité informatique a été prise suite aux révélations sur l'espionnage américain au Brésil, à partir de documents fournis par Edward Snowden: le téléphone, les courriels et les SMS de Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, auraient été la cible de la NSA, tout comme un certain nombre de ses "conseillers clés".

Dans un entretien exclusif à Sputnik, Arthur Coimbra, représentant du ministère de la Communication et de l'Information, a souligné que le lancement de ce satellite stratégique avait pour but d'assurer la sécurité informatique dans les domaines de première importance, tels que l'administration gouvernementale et la défense nationale. Le ministère envisage aussi de l'utiliser afin de fournir un service Internet à large bande à tous les Brésiliens.

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D'après le programme gouvernemental "Internet haut débit pour tout le monde", le satellite assurera la couverture numérique de l'ensemble du territoire brésilien ainsi que l'accès à Internet dans les municipalités de l'Amazonie légale, qui s'étend sur neuf Etats du bassin amazonien, et de l'archipel Fernando de Noronha, dans l'océan Atlantique, au large de Natal.

Le satellite permettra également de fournir des services d'accès illimité à Internet à 1000 villes où le réseau à fibre optique Telebrás n'est plus en mesure de répondre aux besoins de la population.

"L'utilisation de notre propre satellite présente des avantages indéniables par rapport aux réseaux privés au point de vue de la sécurité de notre pays, car elle devrait garantir la protection la plus efficace des données informatiques", a fait remarquer M. Coimbra.

"Désormais, nous serons capables de canaliser directement le trafic Internet sans avoir recours aux réseaux privés, dont l'utilisation génère de grandes difficultés vu que les données envoyées peuvent être interceptées au passage", a-t-il ajouté.

Avant la privatisation de la société Embratel en 1998, le Brésil disposait de ses propres satellites de communication militaire. Actuellement, le pays n'a à sa disposition que des satellites à basse altitude, dont l'utilisation se résume à la surveillance environnementale de l'Amazonie. Ledit satellite sera donc le premier dans son genre après la privatisation d'Embratel.

"Je suis persuadé que le lancement du satellite géostationnaire rendra le Brésil plus indépendant en matière de communication par rapport aux autres pays", a assuré M. Coimbra.

"Les communications brésiliennes placées sous contrôle des satellites étrangers, il y a un fort risque que l'indépendance du pays soit mise en question en cas de conflit armé. Ce projet permet donc de réduire la vulnérabilité du Brésil face aux invasions extérieures", a-t-il expliqué.

L'assemblage du satellite géostationnaire est à la charge de l'entreprise franco-italienne Thales Alenia Space (TAS), basée à Cannes. Le suivi des travaux, y compris des tests technologiques, est assuré par l'entreprise commune brésilienne Visiona Tecnologia Espacial (51 % Embraer, 49 % Telebrás).

Le satellite, basé sur la plateforme Spacebus 4000 de l'industriel franco-italien, servira à la fois à fournir des communications sécurisées à l'armée et aux autorités brésiliennes, et au déploiement du projet large bande de Telebrás.

 

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