Fabius: la crise des réfugiés met en cause la raison d'être de l'Europe

© REUTERS / Yannis BehrakisDes réfugiés syriens
Des réfugiés syriens - Sputnik Afrique
S'abonner
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé que la crise des réfugiés mettait en cause "le fonctionnement et la raison d'être de l'Europe", dans un entretien à plusieurs journaux européens mardi, à la veille d'un sommet extraordinaire de l'Union européenne sur les réfugiés à Bruxelles.

"L'Europe a connu d'autres crises. Mais là, d'une certaine façon, c'est sa raison d'être et son fonctionnement même qui sont en cause", a déclaré M.Fabius aux quotidiens français Le Figaro, suisse La Tribune de Genève, espagnol El Pais, italien La Repubblica et belge Le Soir, rapporte l'AFP.

Les ministres de l'Intérieur européens se réunissent mardi à Bruxelles pour tenter de trouver un compromis sur la répartition de 120.000 réfugiés, avant un sommet européen mercredi des chefs d'Etat et de gouvernement.

"C'est une illusion de croire que chacun s'en sortira en rétablissant les frontières nationales. Mais il faut avoir l'honnêteté de dire qu'au-delà de la solidarité nécessaire envers les réfugiés, on ne pourra pas avoir les portes grandes ouvertes à tous les migrants économiques. Sinon, qu'est-ce qui va se passer? Un chaos, un délitement, une extrémisation, y compris dans les esprits, et des conséquences lourdes pour l'Europe sur tous les plans", a estimé le ministre français. "Par exemple, comment se déroulera le référendum britannique l'an prochain si la question des réfugiés n'est pas réglée?", s'est-il interrogé.

"Ce n'est pas par les égoïsmes nationaux qu'on y arrivera", a-t-il ajouté, préconisant la mise en place "de centres d'accueil et d'identification des réfugiés ("hotspots") dans les pays de première entrée", l'organisation d'un "système de répartition équitable", l'aide aux "pays hors de l'Union qui sont en première ligne (Turquie, Jordanie, Liban)"…

"Si on n'agit pas vite, les risques d'explosion sont réels et considérables, et les conséquences seront de tous ordres", a-t-il mis en garde.

Les 28 États membres de l'UE doivent se mettre d'accord sur la répartition de 120.000 réfugiés proposée par la Commission européenne pour soulager l'Italie, la Grèce et la Hongrie, qui font face à un afflux sans précédent de demandeurs d'asile.

Une majorité d'entre eux sont favorables à cette mesure d'urgence, mais plusieurs pays s'opposent farouchement à ce plan dont la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала