Être coincé des années à l'aéroport: pas si rare!

© Sputnik . Valeriy Melnikov  / Accéder à la base multimédiaterminal Vnoukovo, Moscou
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Une femme allemande et sa fille vivent depuis plus d'un an dans l'aéroport chypriote de Larnaca. Cette histoire semble unique mais ce n'est pas la première fois que des étrangers se retrouvent coincés dans le terminal d'un pays étranger.

Le quotidien grec Phileleftheros raconte que les deux Allemandes vivent sur le parking et profitent des commodités de l'aéroport. Le 12 août 2014, elles avaient été expulsées d'Israël où elles étaient venues rendre visite à des proches, après l'expiration de leur visa.

L'administration de l'aéroport et même l'ambassade d'Allemagne ont proposé plusieurs fois aux deux voyageuses de les transporter en Allemagne ou même un autre pays gratuitement, mais elles refusent. Sur le plan juridique, la situation est sans issue. Les deux femmes ne peuvent pas être expulsées car elles n'ont commis aucun crime.

Cette histoire n'est pas sans rappeler le film Terminal de Steven Spielberg, basé sur des faits réels. Le modèle du héros incarné par Tom Hanks est l'Iranien Mehran Karimi Nasseri, qui a vécu pendant 18 ans, de 1988 à 2006, à l'aéroport parisien Charles de Gaulle. Activiste d'un mouvement antigouvernemental, il avait été expulsé et privé de citoyenneté dans son pays. En 1988, l'Onu avait délivré à l'Iranien des documents lui permettant de vivre dans n'importe quel pays d'Europe — mais on les lui avait volés à la Gare du Nord.

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Le tribunal est intervenu pour autoriser l'Iranien à rester à l'aéroport comme réfugié politique. Il a alors vécu sur un banc au fond de la salle d'attente. Nasseri arrivait néanmoins à travailler comme journaliste pour plusieurs revues. Chaque jour, il recevait des lettres envoyées à l'adresse "Aéroport Charles de Gaulle"… L'Iranien suivait aussi des études: il a ainsi été diplômé de la faculté d'administration de l'Université de Bruxelles.

Le Kenyan Sanjay Shah, lui, a réussi à réaliser son rêve de partir en Grande-Bretagne après 13 mois passés à l'aéroport de Nairobi, la capitale du Kenya. Voulant émigrer au Royaume-Uni, Sanjay Shah était parti en Europe avec son passeport depuis les territoires britanniques d'outre-mer, qui lui avait été délivré quand sa patrie était encore une colonie britannique. Son périple s'est soldé par un renvoi. En signe de protestation, Sanjay Shah est resté à l'aéroport. Mais cette protestation était en réalité forcée: il avait renoncé à son passeport kenyan avant de partir en Grande-Bretagne et ne pouvait plus "sortir en liberté". Il n'avait pas de problèmes de nourriture — son fils et son épouse lui apportaient régulièrement à manger à l'aéroport. En parallèle, il a intenté un procès qu'il a finalement remporté. En 2005, Sanjay Shah a enfin reçu son passeport britannique et s'est légitimement rendu au Royaume-Uni.

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