MSF dénonce une bavure US à Kunduz et quitte la ville

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Médecins sans Frontières attribue les lourds bombardements de Kunduz aux USA et y suspend son activité, a déclaré Kate Stegeman, porte-parole de MSF.

Le centre de soins de MSF, situé à Kunduz, chef-lieu de la province homonyme dans le nord de l'Afghanistan, a été bombardé dans la nuit de vendredi à samedi 3 octobre. La frappe a coûté la vie à 19 personnes. On dénombre au moins 37 blessés.

Les médecins de MSF pointent du doigt les Etats-Unis et estiment que le bombardement de l'hôpital était bien lié à un raid américain. Ils précisent également que l'attaque aérienne a duré une quarantaine de minutes après que MSF a averti les armées afghane et américaine que son établissement de Kunduz avait été touché par de premiers tirs. L'organisation assure par ailleurs avoir auparavant transmis les coordonnées GPS de son hôpital à toutes les parties du conflit.

"L'hôpital de MSF à Kunduz ne fonctionne plus. Une partie de notre personnel travaille dans deux autres établissements où ont été transférés des blessés", a posté Kate Stegeman, porte-parole de MSF, sur son compte Twitter.

Cependant, les témoignages des survivants du désastre effraient:

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"Les bombes ont frappé, puis nous avons entendu les avions nous survoler. Il y a eu une pause, puis les bombes ont frappé une deuxième fois. C’est arrivé encore et encore. Lorsque je suis parvenu à sortir du bureau, le bâtiment principal de l'hôpital était en proie aux flammes. Les gens qui le pouvaient sont rapidement allés dans les deux bunkers de l'immeuble pour être en sécurité. Mais les patients qui ne pouvaient pas s’échapper sont morts brûlés vifs dans leurs lits", a confié  Heman Nagarathnam, chef des programmes de MSF pour le nord de l'Afghanistan.

Lajos Zoltan Jecs, infirmier de MSF sur le site officiel de l'organisation, commence ainsi son récit: "C'était absolument horrible". Selon lui, dès les premiers tirs, les gens étaient sous le choc, ils n'ont pas tout de suite compris qu'il s'agissait d'un bombardement. Quelque temps après, le bâtiment a pris feux. 

A leur tour, les USA ont promis de mener une enquête exhaustive sur la nature de ce bombardement meurtrier. Suite au drame, le président américain Barack Obama a exprimé samedi ses "plus profondes condoléances":

"Au nom du peuple américain, j'adresse mes plus profondes condoléances au personnel médical et aux autres civils tués et blessés dans l'incident tragique de l'hôpital de Médecins sans Frontières à Kunduz", a déploré M.Obama dans un communiqué publié par la Maison Blanche. 

Au moment du bombardement, 105 patients et 80 membres du personnel, des Afghans et des étrangers, étaient présents dans l'établissement.

Comme la ville de Kunduz avait été prise lundi le 28 septembre par les talibans, l'hôpital de MSF a pris en charge environ 300 blessés. C'était l'unique établissement du nord de l'Afghanistan capable d'apporter une aide appropriée à de grands blessés.


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