Al-Qaida est-il devenu "fréquentable" pour l’Occident?

© Sputnik . Bassem HaddadL'armée syrienne lutte contre Daech dans les roches volcaniques du désert de Soueïda
L'armée syrienne lutte contre Daech dans les roches volcaniques du désert de Soueïda - Sputnik Afrique
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Les médias occidentaux (francophones comme anglophones d’ailleurs) sont tout de même étonnants (dans le sens négatif). Leur façon de traiter l’information, ou plutôt de mener la guerre de l’information, atteint des niveaux où la morale et la déontologie n’ont plus aucune signification.

Quoi qu'il en soit, depuis que la Russie est entrée dans une nouvelle phase de lutte contre le terrorisme en Syrie, le mainstream est passé, lui, à un autre niveau de guerre informationnelle. Accuser la Russie de ne pas limiter ses frappes au groupe terroriste Daech, mais de les étendre à « d'autres groupes soutenus par les Etats du Golfe », qu'ils avouent eux-mêmes « être liés à Al-Qaida et à d'autres groupes salafistes », voilà le comble du comble.

Cela signifie-t-il que, depuis septembre 2001, tout le matraquage médiatique voulant que l'ennemi N°1 de l'humanité soit le groupe terroriste Al-Qaida, c'était donc du pipeau? Al-Qaida et ses affiliés sont-ils devenus désormais "fréquentables" et même des "alliés" pour certains membres de la communauté internationale? Devrait-on alors réinterpréter complètement les attaques terroristes du 11 septembre 2001, leur revoir leur "signification" ainsi que toute la notion du terrorisme international qui s'est élaborée depuis?

La Russie de son côté a toujours été fidèle à ses principes, y compris ceux liés à la lutte anti-terroriste. Du terrorisme, c'est du terrorisme, peu importe contre qui il est visé. On ne peut pas en dire autant des élites occidentales, aussi bien au niveau politique que médiatique. A une époque, les Talibans étaient des "freedom fighters" (lorsqu'ils combattaient les troupes soviétiques) pour devenir par la suite "des extrémistes du Moyen-Age" à éliminer à tout prix.

Al-Qaida était devenu, depuis l'épisode du 11 septembre, le "principal défi pour toute l'humanité", à en croire là encore les politiciens et journalistes d'une partie de l'humanité. Mais aujourd'hui, ces terroristes sont soudainement devenus plutôt "fréquentables", du moment qu'ils aident à nous débarrasser d'un leader arabe laïc qui n'arrange aucunement les intérêts néocolonialistes de certains.

Cette hypocrisie atteint donc une telle altitude qu'il ne faut nullement s'étonner que la chute soit proportionnelle. En différents endroits du globe, y compris même au sein des pays occidentaux, un grand nombre de voix s'élèvent pour dire que ce genre d'approche ne peut plus être tolérée. On peut partager des valeurs différentes, basées notamment sur nos histoires et traditions respectives (n'est-ce pas d'ailleurs ce qu'avait rappelé le président russe lors de son allocution à la 70ème Assemblée générale de l'ONU?). Mais il est tout simplement inacceptable et en fonction des intérêts géopolitiques du moment de portraiturer un terroriste pur et simple en "rebelle modéré", pour ensuite, lorsque les intérêts immédiats auront été satisfaits et qu'une nouvelle donne sera à l'ordre du jour, le remaquiller en le terroriste égorgeur qu'il a toujours été.

Pendant ce temps, les frappes russes contre les positions des terroristes en territoire syrien ont donné, en quelques jours, plus de résultat que les "frappes" de la coalition occidentalo-golfiste depuis plus d'un an… On peut du reste se demander ce que faisait ladite "coalition" pendant tout ce temps, et quels étaient ses objectifs véritables.

Depuis les tout débuts de l'intervention russe répondant à la demande officielle du gouvernement syrien, et selon les dernières informations, un grand nombre de terroristes sont désormais pris de panique, ceux possédant des passeports de pays occidentaux, dont européens, cherchant par tous les moyens à rentrer chez eux. Reste à savoir, après, si les autorités des pays en question sauront les accueillir comme il se doit, ou pas…

"Nos bombardements sur les positions des terroristes apportent leurs fruits. Les terroristes paniquent, nombreux quittent leurs positions et fuient. Selon les informations dont nous disposons, plus de 600 terroristes tentent de quitter la Syrie pour rejoindre l'Europe (ce qui laisse supposer qu'ils sont citoyens de l'Union européenne). Dans cette situation, non seulement nous n'allons pas réduire le nombre de nos frappes, mais nous allons au contraire les intensifier".
Andrey Kartapolov, chef de la direction opérationnelle de l'état-major des Forces armées de la Fédération de Russie.

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