Gaz russe: la Bulgarie veut être un nœud de transport vers l'Europe

© REUTERS / Laszlo Balogh ingénieur supervise le système de distribution de gaz
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La Bulgarie, qui avait mis son veto au projet russe South Stream, veut devenir un hub gazier au débouché du gazoduc russe de la mer Noire.

Selon Anton Pavlov, vice-ministre bulgare de l'Énergie, le gouvernement du pays insistera sur l'augmentation du débit et la prolongation de Turkish Stream — substitut de South Stream — jusqu'au hub bulgare ou au gazoduc Grèce-Bulgarie actuellement en cours de construction.

Pour le moment, le projet d'accord entre la Russie et la Turquie sur une branche du Turkish Stream allant jusqu'à la frontière gréco-turque exclut la participation de la Bulgarie, qui ne veut pourtant pas rester à l'écart.

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L'intérêt des autorités bulgares pour le projet russe s'explique notamment par leur volonté de construire dans le pays un hub gazier gérant les livraisons via le gazoduc turc TANAP. "Il ne s'agit pourtant pas d'élargir les livraisons gazières pour couvrir les besoins bulgares: le pays consomme près de 3 milliards de mètres cube de gaz, dont pratiquement 100% viennent de la Russie via l'Ukraine", souligne Anton Pavlov. Selon lui, les options possibles seront examinées lors de la réunion de la commission intergouvernementale russo-bulgare fin octobre.

Par ailleurs, l'accord sur le Turkish Stream a été reporté et ne sera pas signé avant décembre 2015 — janvier 2016, Ankara n'ayant pas encore formé son nouveau gouvernement. Il n'existe non plus aucune entente concrète sur le nombre de tuyaux. Par ailleurs, la Turquie ne veut pas signer l'accord avant l'entente sur un rabais gazier, qui pourrait se chiffrer à 10,25%. La construction du Turkish Stream devrait être lancé en décembre 2016 mais le ministère turc de l'Énergie s'est abstenu de tout commentaire.

Par le passé, la Bulgarie considérait la Russie comme le fournisseur principal de son hub gazier et envisageait d'obtenir du combustible nécessaire via South Stream, rappelle Anton Pavlov. Stanislav Mitrakhovitch, de la Fondation pour la sécurité énergétique, rappelle à son tour qu'en décembre 2014 South Stream avait été annulé à cause notamment de la position de la Bulgarie, qui avait fait traîner en longueur la remise des permis de construire du tronçon maritime.

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Il est à noter que la Bulgarie poursuit ses recherches en mer concernant le projet annulé. Anton Pavlov explique cette attitude par le fait que le gouvernement n'a toujours obtenu aucun message officiel sur l'annulation du projet: tout s'est limité à des déclarations des autorités russes.

"Qui plus est, la Russie n'a pas encore racheté la part de 50% des autorités bulgares de l'entreprise mixte South Stream Bulgaria AD, qui aurait dû construire le tronçon terrestre du gazoduc", poursuit-il.

Stanislav Mitrakhovitch doute que la Russie prenne encore une fois ce risque. C'est pourquoi une petite branche du gazoduc bulgaro-grec ou d'un autre tube non-russe serait le maximum que pourraient attendre les autorités bulgares. Les obstacles à South Stream ont été une décision purement politique, forcée par l'Union européenne et les États-Unis, alors qu'aujourd'hui les Bulgares veulent participer au projet pour des raisons économiques telles qu'une perte possible des revenus de transit.

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