MSF: l'attaque de Kunduz avait pour objectif de tuer et de détruire

© Photo media.msf.org/Victor J. BlueFrappe de l'aviation américaine contre l'hôpital de MSF à Kunduz
Frappe de l'aviation américaine contre l'hôpital de MSF à Kunduz - Sputnik Afrique
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L'ONG Médecins Sans Frontières a diffusé une revue interne sur les frappes aériennes US sur son hôpital de Kunduz, en Afghanistan.

Le 3 octobre, pendant la nuit, l'hôpital ouvert en 2011, était pilonné par l'US Air Force durant une heure. Au moins trente personnes, dont 13 employés de l'ONG et des patients, ont trouvé la mort dans cette attaque, brûlés vifs ou touchés par les tirs alors qu'ils fuyaient le bâtiment.

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Selon la déclaration de MSF, l'examen chronologique des événements du 3 octobre "ne révèle aucun élément qui expliquerait pourquoi l'hôpital a été attaqué". L'organisation précise qu'il n'y avait pas de combattants armés ou d'affrontements dans l'enceinte de l'hôpital.

"De l'intérieur de l'hôpital, on voit bien que cette attaque a été menée dans le but de tuer et de détruire, mais nous ne savons pas pourquoi", indique Christopher Stokes, directeur général de MSF.

Dans le même temps, l'ONG réaffirme avoir communiqué, cinq jours avant l'attaque, ses coordonnées GPS aux gouvernements afghan et américain, rappelant l'obligation de respecter les structures médicales. Vendredi 2 octobre, les employés accrochaient deux nouveaux drapeaux sur le toit.

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La présidente internationale de MSF, Dr Joanne Liu, souligne pour sa part que le centre de MSF à Kunduz était un hôpital "complètement fonctionnel avec des opérations chirurgicales en cours au moment de l'attaque américaine".

"La politique de MSF interdisant l'introduction d'armes dans l'enceinte de l'hôpital était respectée et le personnel de l'hôpital contrôlait complètement les bâtiments avant et pendant les frappes aériennes", a fait savoir Mme Liu.

D'après Christopher Stokes, certains rapports publics affirment que l'attaque sur l'hôpital pourrait être justifiée par le fait que les médecins y soignaient des Talibans. Cependant, selon le droit international humanitaire, les combattants blessés sont des patients et "ils ne peuvent pas être attaqués et doivent être traités sans discrimination", explique-t-il.

"Le personnel médical ne devrait jamais être puni ou attaqué pour avoir fourni des soins à des combattants blessés", conclut M.Stokes.

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