France: un socialiste crée un "Mouvement commun" pour secouer la classe politique

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Pouria Amirshahi - Sputnik Afrique
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Le 8 novembre, le député socialiste Pouria Amirshahi, élu des Français de l’étranger, a lancé le Mouvement commun, qui est appelé à diminuer le fossé entre les citoyens et leurs représentants. Dans un entretien pour Sputnik, le député explique quels sont les enjeux du mouvement et qui pourrait y adhérer.

Pouria Amirshahi commence par expliquer qui pourrait faire partie du Mouvement commun. L'orientation politique du membre du Mouvement commun n'a pas d'importance, chacun y trouvera sa place. D'après lui, force est de constater que les pouvoirs publics sont incapables aujourd’hui, même s’ils sont de bonne volonté, de faire face aux grands défis de la société contemporaine.

Voilà pourquoi "nous avons donc décidé de créer un mouvement, qu’on a appelé Mouvement commun, afin que toutes celles et ceux qui veulent faire émerger un nouveau modèle de développement, puissent le faire ensemble, d’où qu’ils viennent, qu’ils soient encore membres de tels ou tels parti, syndicat, association, ou membre de rien du tout, c’est-à-dire des citoyens engagés à travers leurs propres actions militantes, leurs propres réalisations ou leurs propres entreprises", explique le député.

M. Amirshahi explique que même si les partis politiques sont en général utiles à la démocratie, ils manquent d’imagination, de capacité et d’autorité face à l’arrogance des marchés, des marchés financiers en particulier.

"Donc, il y a besoin de les secouer: soit ils se réveillent et le Mouvement commun aura été utile à ce réveil, soit ces partis continuent à s’endormir et dans ce cas, le Mouvement commun, peu à peu, progressivement, les remplacera", précise-t-il.

Le députait confie que le Mouvement commun aspire à inspirer le débat public pour que ce dernier ne soit plus l'apanage  d'un petit groupe d'individus, toujours les mêmes depuis 15 ans, répétant les mêmes choses, mais qu'il mène à une forte prise de conscience sur les problèmes réels, dont les inégalités, le risque écologique ou la privatisation des ressources.

Il cite l'exemple de la Grèce, où le peuple a essayé de "remettre le citoyen au centre de la vie démocratique" et "s’est tout de suite confronté à un mur arrogant, celui de l’argent, celui de la technocratie". Il espère que les citoyens français, grecs, indiens, américains et autres pourront se réveiller pour "faire valoir leur priorité, leur point de vue".

"Le Mouvement commun, c’est un appel à ne pas se laisser faire, et à ne pas laisser faire celles et ceux qui de façon illégitime décident à la place des autres. Alors, on a bien vu que dans le cas grec, malgré le référendum, malgré le retour à la démocratie, une partie de la technocratie, des oligarques n’ont pas laissé faire. L’expression souveraine du peuple grec, il faut en tirer leçon", souligne Pouria Amirshahi.

Il fait remarquer qu'il est temps de suivre l'exemple du peuple grec qui veut se réapproprier "les souverainetés confisquées". 

"Et encore une fois, ce n’est pas qu’un débat européen, c’est un débat mondial aujourd’hui, on le voit par exemple dans le débat sur l’enjeu climatique", conclut Pouria Amirshahi.


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