Turquie: deux journalistes d'opposition incarcérés pour "terrorisme" font appel

© AP Photo / Vedat Arik, CumhuriyetLe rédacteur en chef de Cumhuriyet Can Dündar. Archive photo
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Deux journalistes d'opposition turcs écroués pour avoir fait état de livraisons d'armes de la Turquie aux rebelles islamistes syriens ont fait appel de la décision très controversée du tribunal, a rapporté lundi leur journal Cumhuriyet, cité par l'AFP.

"Nous faisons notre devoir et interjetons appel de l'incarcération, qui viole le droit, la Constitution, la Convention européenne des droits de l'Homme et la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme. Le reste dépend de vous. C'est votre choix et votre responsabilité", ont simplement écrit leurs avocats dans leur requête.

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Jeudi, le rédacteur en chef de Cumhuriyet Can Dündar et le chef de son bureau à Ankara Erdem Gül ont été inculpés par un tribunal d'Istanbul de "terrorisme", "espionnage" et "divulgation de secrets d'Etat" et placés en détention provisoire jusqu'à leur procès.

En mai dernier, Cumhuriyet avait diffusé des photos et une vidéo de l'interception, en janvier 2014 à la frontière syrienne, de camions appartenant aux services secrets turcs (MIT) et transportant des armes destinées à des rebelles islamistes syriens.

Le gouvernement turc a toujours nié ce soutien et répété que le convoi intercepté contenait de "l'aide" pour les populations turcophones de Syrie.

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L'incarcération de MM. Dündar et Gül a suscité un tollé dans l'opposition turque et dans les capitales étrangères, qui ont dénoncé une atteinte à la liberté de la presse.

Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a regretté la décision du tribunal. "On peut penser qu'il aurait été préférable qu'ils attendent leur jugement sans être détenus, mais cette décision ne relevait pas de nous", a-t-il commenté devant la presse.

Mais dans l'avion qui l'emmenait ensuite vers Bruxelles pour un sommet UE-Turquie sur les migrants, il a sévèrement épinglé Cumhuriyet. "Publier des secrets d'Etat est un crime partout dans le monde", a estimé M. Davutoglu devant des journalistes, évoquant un "complot" dirigé contre le gouvernement. 

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