L'Indonésie semblait un choix évident pour accueillir le Forum: le pays se développe très rapidement, nourrit de grandes ambitions, et d'une manière plus générale les pays d'Asie ont atteint des niveaux fantastiques de progrès économique et social. Aujourd'hui, le centre de gravité du monde s'est déplacé vers l'Asie, nouvelle locomotive de la croissance économique mondiale. Le continent se voit également doter de nombreuses institutions internationales, dont certaines sont susceptibles d'influencer le système mondial et l'équilibre des forces.
L'objectif de cette rencontre des intellectuels russes et étrangers était donc de trouver des réponses aux questions importantes posées aujourd'hui par l'Asie. Comment cette région du monde va se développer et quelles sont les perspectives de participation de la Russie à ce processus? Comment adapter les particularités de développement national et régional aux défis du système économique global? Est-ce que les économies asiatiques pourront passer au niveau supérieur de qualité pour répondre aux exigences de la classe de consommateurs, qui monte en puissance dans la région? Quel est le rôle de la Russie dans le développement de la région et comment les acteurs régionaux voient-ils Moscou?
Sur la coopération de la Russie avec les pays d'Asie dans divers domaines — la sécurité, l'économie, le commerce, les investissements, l'éducation et la culture — on a notamment proposé d'attirer en Russie davantage d'étudiants asiatiques dans le cadre de l'internationalisation du système d'éducation supérieure russe. On a aussi souligné le besoin d'établir un contact entre les centres de recherche russes, les communautés d'experts et les établissements asiatiques de spécialité similaire.
L'incident tragique du Su-24 russe abattu par la Turquie n'a pas été évoqué officiellement à Valdaï, mais on en a entendu parler dans les couloirs du Forum. "L'attitude envers la Russie est relativement prudente au vu des événements depuis un an", a déclaré l'ex-ambassadeur d'Australie à Singapour et en Malaisie Miles Cooper. Et de poursuivre: "La crise en Ukraine, en Iran, en Syrie… Ajoutez à cela tout ce qui concerne la Crimée…
Le Club Valdaï a posé plus de questions qu'il n'a donné de réponses. Les experts du club devront donc sérieusement réfléchir à ce que souhaite la nouvelle Asie, et ce que la Russie pourrait entreprendre dans la région asiatique.